Écologie

La politique économique, maillon faible de l’action climatique

Ingénieur

La loi « Climat et Résilience » qui sera discutée à partir de lundi prochain, 29 mars, en séance publique à l’Assemblée Nationale, est d’ores et déjà obsolète. Tout comme les trois autres lois sur l’environnement votées depuis un an et demi, elle manque d’ambition, ne se donne pas les moyen d’atteindre ses objectifs et emprunte à des pratiques politiques vieillottes. Le rendez-vous manqué d’Emmanuel Macron avec l’Histoire de la lutte contre les dérèglements climatiques révèle une problématique politique ancienne : l’incapacité des présidents successifs à engager la mutation des politiques économiques et industrielles menées par l’État.

Cette dernière décennie, la France est entrée de plain-pied dans l’ère des dérèglements climatiques. Sur l’ensemble de ses territoires, dans les outre-mer comme dans l’Hexagone, les impacts du réchauffement global se sont faits plus intenses : des températures moyennes annuelles de plus en plus élevées, des canicules et des sécheresses plus longues ou encore des tempêtes plus intenses, comme avec la tempête Irma dans les Caraïbes en 2017 ou encore Alex dans les Alpes à l’automne dernier. En 2021, l’association German Watch classait la France au 27e rang des pays les plus touchés par les évènements climatiques extrêmes sur les vingt dernières années. Selon les scientifiques du GIEC, ces tendances devraient s’amplifier à l’avenir en France comme à l’échelle du globe.

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Emmanuel Macron n’a jamais fait de mystère quant à sa volonté de faire du climat l’un des enjeux de son quinquennat. À peine élu, il était apparu sûr de lui et incisif sur la scène internationale, tançant dès juin 2017 son homologue américain, le climatosceptique Donald Trump, et organisant en décembre de la même année le premier One Planet Summit pour le climat à Paris. En France, les premières heures du quinquennat étaient, elles aussi, marquées par un volontarisme prometteur. Emmanuel Macron avait convaincu l’écologiste Nicolas Hulot, maintes fois convoité par ses prédécesseurs, de sauter le pas pour devenir ministre d’État de l’environnement. Nicolas Hulot qui, tout juste trois mois après son arrivée au gouvernement, présentait son Plan climat et la promesse d’une grande loi.

Les éléments d’un récit politique fructueux pour le climat étaient ainsi en place dès les premiers mois : un ministre populaire, une présence accrue à l’international, une première loi limitant à long terme l’extraction des hydrocarbures en France, un premier plan de fermeture des centrales à charbon, de développement des voitures électriques et de rénovation des bâtiments. Et enfin, l’engagement d’une hausse historiq


 

Cyrille Cormier

Ingénieur

Notes