Société

Des campagnes pas si mal habitées

Déléguée générale d'IDHEAL

Pourtant au cœur de notre quotidien et lié de nombreux problèmes (insalubrité, consommation énergétique, encadrement des loyers…), l’habitat se retrouve une fois de plus à la marge des programmes électoraux. Alors que la Fondation Abbé Pierre vient de publier son 27e rapport sur le mal-logement, il est intéressant de parcourir les quelques propositions des candidats, à la lumière de celles qui ont pu être faites, tenues ou abandonnées ces dernières décennies.

Où habiter, comment, à quel prix ? Notre logement en dit beaucoup sur nous, notre position sociale, notre pouvoir d’achat, notre santé, l’éducation que nous pourrons donner à nos enfants, notre accès aux services publics, sur les inégalités, l’aménagement du territoire, la mobilité, la transition écologique, nos façons d’habiter et donc de vivre, chez nous et avec les autres…, sur une certaine capacité à maîtriser notre vie.

La pandémie qui nous a tous tenus enfermés, chez nous, nous a montré les possibilités et les limites de ce refuge. Ce sujet, politique s’il en est, ne devrait-il pas être la pierre angulaire de tout programme électoral ? Il n’en occupe généralement qu’une petite partie, souvent à la fin. Même si l’élection n’est pas une posture ni la campagne une liste de courses, même si de grandes mesures sont parfois nées hors des contextes électoraux, comme la loi SRU, la baisse des APL ou des réorganisations territoriales,  il est instructif et parfois surprenant de regarder de près quelles promesses de campagne ont été suivies d’effet, ont changé, et changeront, vraiment, la vie des gens[1]. Remontons le temps…

Il y a les souvenirs, et il y a les archives. Et pour être précis en politique, faire confiance aux secondes aide à dépassionner les premiers. Le logement, sujet essentiel, quotidien pour tous, serait, nous dit-on tous les 5 ans, le grand absent des campagnes présidentielles. Vrai ou faux ? Le logement est moins (bien) traité que la sécurité ou l’immigration, cela ne semble pas faire de doute. L’est-il moins que l’agriculture, l’éducation ou la santé, questions toutes aussi essentielles ?

Un petit plongeon arrière, jusqu’en 2002, permet d’analyser les propositions des uns et des autres, de tous les candidats présents au premier tour, d’observer lesquelles ont disparu parce que traduites dans la loi puis mises en œuvre, lesquelles ont été portées et par qui, lesquelles restent en suspens, lesquelles émergent pour répondre à de nouvelles questions.

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[1] Les sources de cet article sont exclusivement les professions de foi et les programmes écrits des candidats et candidates et ne prennent pas en compte les déclarations aux médias ou devant des assemblées lors de meetings politiques.

[2] La loi SRU impose aux communes de 1 500 (en Île-de-France ) ou 3 500 habitants situées dans des agglomérations de 50 000 habitants un objectif de 20 % de logements sociaux à l’horizon 2020.

[3] La loi Alur pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, en 2014, ambitionne d’atteindre un taux de 25 % à l’horizon 2025.

[4] 3DS et SRU. Chaque loi sur le logement ou comprenant un volet logement donne lieu à des affrontements entre Assemblée Nationale et Sénat, et entre gauche et droite. Le texte de la SRU est petit à petit dévoyé car le type de logement compté comme « sociaux » englobe de plus en plus de types de logements aidés. La loi ELAN conserve par exemple dans le taux d’une commune, et pour dix ans, les logements sociaux vendus à leurs locataires.

[5] Jacques Friggit ingénieur général au conseil général de l’environnement et du développement durable a établi sur le très long terme la comparaison entre les revenus et les prix de l’immobilier.

[6] Les foncières, fonds d’investissement, compagnies d’assurance ou banques qui possèdent ces logements et acceptent de modérer leurs profits pendant 12 ans contre avantage fiscal, pourront ensuite les remettre sur le marché libre.

[7] Les lois Grenelle de 2008 et 2010 traduisent en droit les engagements pris par l’État pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, notamment en réformant les consommations énergétiques des logements neufs.

[8] MaPrimRenov est un dispositif qui regroupe diverses aides et, sous l’égide de l’Agence nationale de l’habitat, finance les travaux de rénovation des ménages occupants ou bailleurs.

[9] L’encadrement des loyers propose aux propriétaires de s’inscrire dans une fourchette de prix médians, plus ou moins 20 %, avec de nombreuses possibilités de s

Catherine Sabbah

Déléguée générale d'IDHEAL

Notes

[1] Les sources de cet article sont exclusivement les professions de foi et les programmes écrits des candidats et candidates et ne prennent pas en compte les déclarations aux médias ou devant des assemblées lors de meetings politiques.

[2] La loi SRU impose aux communes de 1 500 (en Île-de-France ) ou 3 500 habitants situées dans des agglomérations de 50 000 habitants un objectif de 20 % de logements sociaux à l’horizon 2020.

[3] La loi Alur pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, en 2014, ambitionne d’atteindre un taux de 25 % à l’horizon 2025.

[4] 3DS et SRU. Chaque loi sur le logement ou comprenant un volet logement donne lieu à des affrontements entre Assemblée Nationale et Sénat, et entre gauche et droite. Le texte de la SRU est petit à petit dévoyé car le type de logement compté comme « sociaux » englobe de plus en plus de types de logements aidés. La loi ELAN conserve par exemple dans le taux d’une commune, et pour dix ans, les logements sociaux vendus à leurs locataires.

[5] Jacques Friggit ingénieur général au conseil général de l’environnement et du développement durable a établi sur le très long terme la comparaison entre les revenus et les prix de l’immobilier.

[6] Les foncières, fonds d’investissement, compagnies d’assurance ou banques qui possèdent ces logements et acceptent de modérer leurs profits pendant 12 ans contre avantage fiscal, pourront ensuite les remettre sur le marché libre.

[7] Les lois Grenelle de 2008 et 2010 traduisent en droit les engagements pris par l’État pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, notamment en réformant les consommations énergétiques des logements neufs.

[8] MaPrimRenov est un dispositif qui regroupe diverses aides et, sous l’égide de l’Agence nationale de l’habitat, finance les travaux de rénovation des ménages occupants ou bailleurs.

[9] L’encadrement des loyers propose aux propriétaires de s’inscrire dans une fourchette de prix médians, plus ou moins 20 %, avec de nombreuses possibilités de s