Disney, encore un effort si vous voulez être woke !
Fin septembre 2020, les employés des parcs Disney, réunis à l’échelle mondiale, décidaient d’ajouter l’inclusion aux quatre grands principes qui régissent l’accueil du public depuis la création de Disneyland : la sécurité, la courtoisie, le spectacle et l’efficacité.

Dix-huit mois plus tard, la violente polémique avec le gouverneur de Floride, Ron DeSantis autour de la loi interdisant d’aborder les questions d’identité et d’orientation sexuelles à l’école – rebaptisée « Don’t Say Gay » par ses opposants – a contribué à raidir les positions. Dans sa bataille contre un géant qu’il caricature en « Woke Disney », Ron DeSantis a gagné son statut de conservateur à poigne, pourfendeur de l’activisme issu de #MeToo et de Black Lives Matter. La Company y a perdu les privilèges administratifs et fiscaux de Disney World ainsi qu’un éphémère PDG, Bob Chapek, remplacé en novembre 2022 par son prédécesseur Bob Iger, après moins de deux ans de mandat.
Propulsée aux avant-postes de la guerre culturelle entre républicains et démocrates, la Walt Disney Company s’est retrouvée en fer de lance hollywoodien des luttes LGBTQIA+ et des revendications identitaires, au péril de l’image consensuelle sur laquelle repose sa prospérité.
Une marque inclusive
L’inclusion, telle que Disney la conçoit, est avant tout le contraire de la discrimination. Elle rejoint l’idéal formulé dans la fameuse chanson de Pinocchio qui sert d’hymne à la marque depuis les années 50 : « Lorsque tu fais un vœu à une étoile, peu importe qui tu es. » Promoteur des valeurs familiales, Disney s’est progressivement et non sans mal ouvert à l’homosexualité au cours des années 90. La communauté gay et trans a imposé ses rassemblements annuels dans les parcs, et la pression de la Gay & Lesbian Alliance Against Defamation (GLAAD) a contribué à la rendre plus visible à l’antenne d’ABC, rachetée en 1996.
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