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La guerre à Gaza, inverser la situation et en sortir

Historien

Si la situation à Gaza n’est pas réglée dans un avenir immédiat, Israël pourrait être accusé de déplacement forcé, d’avoir provoqué une catastrophe humanitaire, d’actes génocidaires. Il faut d’urgence un accord international, mais aussi une nouvelle façon d’envisager l’avenir pour entraîner un changement sur le terrain. Parmi les divers projets de paix, A Land for All mérite l’attention.

L’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 et les représailles d’Israël ont provoqué un chaos sans précédent au Moyen-Orient. Comme le montrent de nombreux éléments, le conflit se propage toujours plus.

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Cependant, aucune stratégie politique alternative et claire n’a été proposée. Sans objectifs politiques concrets, les guerres ont tendance à s’étendre, se nourrissant de la colère, du sacrifice et du désir de vengeance qu’elles engendrent. C’est ce que nous observons actuellement.

Dans ce qui suit, j’examine l’enchaînement des événements en Israël et à Gaza, j’évalue la situation actuelle et je propose des solutions pour aller de l’avant. Bien que l’ébauche d’une résolution potentielle de la crise ne garantisse guère son acceptation, elle offre un horizon d’espoir et d’opportunité à l’encontre de la sombre logique de la réalité actuelle.

Une occupation permanente et une impasse politique ont explosé au visage de tous le 7 octobre.

L’attaque du Hamas a été précédée par plusieurs mois de manifestations en Israël contre la tentative de « réforme » judiciaire du gouvernement, lancée en janvier 2023. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui fait l’objet d’une inculpation pour corruption, Yariv Levin, ministre de la justice belliciste, et les ministres suprématistes et annexionnistes Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, ont cherché à saper la Cour suprême, dernier bastion de la démocratie et de l’État de droit en Israël, dans le but de faciliter l’absorption de la Cisjordanie et l’éventuel nettoyage ethnique de sa population palestinienne.

Pourtant, même s’ils sont sortis par dizaines de milliers pour protester contre cette tentative d’entrave à la démocratie – qui a déchiré le pays –, la plupart des manifestants ont dénié le lien entre le coup d’État judiciaire et l’occupation de millions de Palestiniens, ayant intériorisé l’affirmation de Netanyahou, vieille de plusieurs décennies, selon laquelle la question palestinienne pouvait être gérée sans avoir recours à un compromis territorial. Pendant ce temps, les leaders des colons [settler] organisaient des événements de plus en plus provocateurs en Cisjordanie, nécessitant le transfert des forces de sécurité du périmètre de la bande de Gaza.

Quelques jours avant l’attaque du Hamas, Netanyahou se dirigeait vers un accord avec l’Arabie Saoudite négocié par les Américains, qui aurait balayé la question palestinienne sous le tapis. Les dirigeants du Hamas y ont semble-t-il vu l’occasion à ne pas manquer pour perturber les plans israéliens. Le moment choisi pour l’attaque, préparée depuis au moins un an, a probablement été déterminé par ces facteurs, tandis que l’incapacité des services de renseignement israéliens à la prévoir a démontré que, pour la deuxième fois au cours de sa courte existence, Israël a été victime du même sentiment de toute-puissance que celui qui a conduit au désastre cinquante ans plus tôt lors de la guerre du Kippour.

Pour comprendre où nous en sommes aujourd’hui, il faut remonter à la naissance même d’Israël en 1948. L’année précédente, les Nations Unies avaient proposé de diviser la Palestine mandataire en deux États, l’un juif et l’autre arabe. Comme ce plan accordait presque deux tiers des terres aux Juifs, qui ne représentaient qu’un tiers de la population, les dirigeants arabes et palestiniens l’ont rejeté. La guerre qui s’ensuivit, au cours de laquelle les armées arabes envahirent la Palestine, se conclut par une victoire israélienne et la fuite ou l’expulsion de 750 000 Palestiniens de l’État d’Israël, lequel a alors été significativement agrandi et où sont restés 150 000 Arabes seulement. Mais cet État à majorité juive n’a duré que deux décennies.

Après sa victoire éclair en 1967, Israël a occupé de vastes nouveaux territoires, où vivaient de nombreux réfugiés de 1948. Considérés au départ comme une monnaie d’échange en vue d’un accord de paix, les territoires occupés ont rapidement attiré un nombre croissant de colons juifs. Alors que la guerre de 1973 a montré les limites de la puissance israélienne, l’obligeant à rendre le Sinaï en échange de la paix avec l’Égypte, la colonisation [settlement] juive de la Cisjordanie n’a fait que s’accélérer.

Ce processus a suscité une colère croissante parmi les Palestiniens occupés. Le déclenchement de la première Intifada en 1987 a mis en évidence le coût politique et moral de l’occupation, ouvrant la voie aux accords d’Oslo des années 1990. Mais la colonisation juive et la résistance palestinienne ont également entraîné une montée de l’extrémisme. Le mouvement des colons a donné naissance à une idéologie messianique, violente et suprématiste, qui cherche à créer un État halachique, purement juif, du fleuve à la mer. Inversement, le Hamas, mouvement fondamentaliste islamique, d’une organisation d’aide aux pauvres et aux nécessiteux est devenu un groupe militant extrémiste déterminé à remplacer Israël par un État palestinien islamique.

Cette évolution a culminé avec l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin par un extrémiste juif en 1995, suivi du déclenchement de la deuxième Intifada en 2000. La violence extrême de ces années a entraîné un changement radical des deux côtés, faisant taire toute idée de compromis et laissant le champ libre au radicalisme et à l’intolérance. Ironiquement, l’expansion des colonies a également compromis l’objectif d’un État à majorité juive. Aujourd’hui, sept millions de Juifs et sept millions de Palestiniens vivent côte à côte entre le Jourdain et la mer, mais seuls les Juifs jouissent encore d’une sorte de démocratie.

Tel est le contexte de la crise actuelle : une occupation permanente et une impasse politique qui ont explosé au visage de tous le 7 octobre, suivies d’une réponse violente et persistante de la part d’Israël, dont les objectifs politiques restent obscurs. Mais alors que la politique rationnelle est en suspens, la rhétorique autour des événements des trois derniers mois a eu tendance à inciter à toujours plus de violence.

Les forces de défense israéliennes se livrent-elles à un génocide ?

En Israël, les dirigeants politiques et les médias ne cessent de qualifier le Hamas de nazi, rappelant ainsi la mémoire collective de l’Holocauste, qui, depuis les années 1980, est de plus en plus instrumentalisée dans le but de présenter le conflit avec les Palestiniens comme une guerre existentielle et d’écarter toute critique de la politique israélienne en la qualifiant d’antisémite. L’odieux attentat du 7 octobre, au cours duquel des centaines de civils israéliens, dont des personnes âgées et handicapées, des enfants et des bébés, ont été assassinés, de nombreuses femmes ont été violées et mutilées, et plus de 200 personnes, dont certaines octogénaires, ou enfants et bébés, ont été prises en otage, a directement alimenté cet état d’esprit israélien.

Pour l’instant, la plupart des Israéliens semblent considérer l’opération à Gaza comme une guerre de destruction contre des personnes associées au mal nazi. Ce sentiment est d’autant plus profondément ancré qu’une perception coloniale vieille de plusieurs décennies considère les Palestiniens comme inférieurs, ne méritant pas les mêmes droits que les Juifs israéliens, et qu’a été intériorisée la crainte que les Palestiniens menacent l’essence même d’Israël, un État dont la principale justification est d’être un refuge pour les Juifs, qui ont été abandonnés à leur sort pendant l’Holocauste.

Inversement, presque dès le début, des sources pro-palestiniennes ont décrit la réponse israélienne comme génocidaire. Certes, après le fiasco du 7 octobre – un échec colossal en matière de renseignement et sur le plan opérationnel, qui a stupéfié la nation –, la tentative des forces de défense israéliennes de se racheter à Gaza peut également être qualifiée de fiasco. Après trois mois de combats menés par une armée moderne, équipée d’avions, d’artillerie et de véhicules blindés de pointe, déployant des centaines de milliers de soldats contre plusieurs dizaines de milliers de guérilleros dotés d’armes légères, les deux objectifs déclarés de la campagne, à savoir la destruction du Hamas et la libération des otages, n’ont pas été atteints.

Environ la moitié des otages ont été libérés, mais seulement grâce à un cessez-le-feu temporaire et à un échange de prisonniers. Plusieurs milliers de militants du Hamas, et un certain nombre de commandants de rang intermédiaire, ont été tués. Mais il reste encore quelque 130 otages à Gaza, et l’emprise politique des dirigeants du Hamas, ainsi que leur capacité de combat, n’ont guère été démantelées.

En outre, les forces de défense israéliennes n’ont pas été en mesure d’assurer la sécurité des civils israéliens, tant autour de la bande de Gaza que dans le nord, où le Hezbollah poursuit un barrage de roquettes quotidien. Des dizaines de milliers de citoyens israéliens ont été déplacés et ne veulent pas retourner dans leur maison, dont beaucoup ont été détruites, sans avoir l’assurance que les attaques en provenance de Gaza et du Liban cesseront.

Mais les forces de défense israéliennes se livrent-elles à un génocide ? J’ai le sentiment que ce qui se passe actuellement à Gaza peut être décomposé en plusieurs parties. Premièrement, les forces de défense israéliennes ont orchestré le déplacement forcé d’environ 85 % de la population (1,8 million sur 2,3 millions), sous le prétexte d’éloigner les civils des zones d’opérations militaires.

Deuxièmement, une grande partie de la zone d’où les civils ont été déplacés a été détruite par des bombardements aériens, des tirs d’artillerie, des tirs de chars, des bulldozers et des démolitions.

Troisièmement, les opérations militaires ont inclus l’utilisation indiscriminée de munitions, notamment de bombes aériennes de 900 kilos, causant un grand nombre de morts parmi les civils (plus de 22 000 à ce jour, dont deux tiers de civils et la moitié d’enfants) ; il semble également que les civils aient été intentionnellement pris pour cible afin de les inciter à fuir, et que leurs maisons aient été délibérément détruites afin de les empêcher de revenir.

Quatrièmement, la population déplacée a été confinée dans une petite partie du sud de la bande de Gaza, sans les infrastructures nécessaires, approvisionnement en eau potable, nourriture et assistance médicale, où le danger d’épidémies et de malnutrition s’accroît de jour en jour. Certains éléments indiquent qu’il s’agit d’une politique intentionnelle, conforme à la rhétorique politique, destinée à « encourager » les gens à quitter la bande de Gaza.

Tous ces éléments constituent des preuves de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis par les forces de défense israéliennes. De plus, des dirigeants politiques et militaires israéliens ont fait des déclarations indiquant leur intention de détruire la population civile de Gaza ou d’en expulser la majorité.

Si cette situation n’est pas réglée dans un avenir immédiat, les forces de défense israéliennes et l’État d’Israël pourraient être accusés de déplacement forcé (un crime de guerre, un crime contre l’humanité et potentiellement une action génocidaire, en vertu du droit international – qui ne contient pas de définition spécifique de la purification ethnique ; d’avoir provoqué une catastrophe humanitaire, ce qui pourrait relever de l’article II c de la Convention sur le génocide, qui stipule la « soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle » ; ou, si un grand nombre de civils est contraint de quitter complètement le territoire de la bande de Gaza, d’avoir commis ce qui est décrit dans la Convention sur le génocide comme « des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel ». C’est précisément ce dont la Cour internationale de justice va délibérer à la suite de la plainte déposée par l’Afrique du Sud.

Comment cette terre peut-elle être partagée ? Il existe de nombreux projets en la matière, mais l’un d’entre eux, A Land for All, me semble le plus intéressant.

Je pense que cette situation peut encore être inversée. Mais seule une pression massive de la part des États-Unis et de la communauté internationale, ainsi qu’un cadre stratégique et politique bien conçu, peuvent y parvenir. Sans cela, les actions israéliennes sur le terrain seront qualifiées de « transfert forcé de population » – un crime contre l’humanité en vertu du droit humanitaire international – et de nettoyage ethnique – défini par la commission d’experts des Nations Unies chargée d’examiner les violations du droit international sur le territoire de l’ex-Yougoslavie comme « une politique délibérée conçue par un groupe ethnique ou religieux visant à faire disparaître, par le recours à la violence et à la terreur, des populations civiles appartenant à une communauté ethnique ou religieuse distincte de certaines zones géographiques ».

Sans une intervention internationale rapide, l’extension du conflit est une possibilité évidente, comme l’indique clairement l’engagement de l’Iran et des Houthis yéménites. La violence des colons et les crimes perpétrés par des soldats en Cisjordanie pourraient y déclencher un nouveau soulèvement, suivi de tentatives de nettoyage ethnique par les colons et les unités militaires alliées, ainsi que de violences intercommunautaires dans les villes mixtes d’Israël. L’intensification des attaques du Hezbollah pourrait déclencher une nouvelle attaque terrestre des forces de défense israéliennes, qui s’enliserait probablement comme celle de Gaza. En bref, le risque d’un chaos régional croissant et de cycles sans fin de tueries et de destructions est très élevé.

Il convient de préciser que les Juifs et les Palestiniens ont tous deux eu recours à la violence depuis toujours. Mais depuis plusieurs décennies, Israël a disposé d’un pouvoir bien supérieur à celui des Palestiniens et ne l’a pas utilisé de manière sage ou juste. C’est à ceux qui ont le plus de pouvoir de s’efforcer de trouver une solution, mais Israël n’a jamais accepté de concessions que sous la contrainte. Il ne s’agit en aucun cas de dédouaner le Hamas, mais simplement de souligner que la restitution du Sinaï, les accords d’Oslo et, espérons-le, toute résolution future de la crise à Gaza, n’ont été et ne seront que le résultat de la pression exercée par l’autre partie (la guerre de 1973, la première Intifada, le 7 octobre).

Ce qu’il faut d’urgence, c’est un accord international, mené par les États-Unis et d’autres grands pays européens, et accepté par Israël, l’Autorité palestinienne et des États comme l’Égypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite, pour que les forces de défense israéliennes cessent le feu, que les otages soient rendus en échange des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et que la population retourne dans ses foyers – reconstruits avec le soutien de la communauté internationale –, le tout dans le cadre d’un accord général entre l’Autorité palestinienne et Israël pour passer à un nouveau paradigme politique de recherche d’une résolution du conflit par la négociation, et la création d’un État palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Certes, les chances que cela se produise sous le gouvernement israélien et la direction du Hamas actuels sont minces. Mais ces dirigeants peuvent être emportés par les marées politiques. Il faut prendre la mesure du fait que la tentative de « gestion » de la question palestinienne a échoué de manière spectaculaire. Depuis 1948, Israël n’a jamais été aussi peu sûr et vulnérable qu’aujourd’hui. Pourtant, les moyens de renverser cette situation sont clairement à portée de main. Il s’agit de repenser fondamentalement la relation entre les 7 millions de Juifs et les 7 millions de Palestiniens qui vivent entre le fleuve et la mer. Les dirigeants qui ont conduit leurs nations là où nous en sommes ont été profondément discrédités. D’où la nécessité d’une autre façon d’envisager l’avenir.

Repenser ainsi les choses ne peut qu’entraîner un changement de la situation immédiate sur le terrain. Plutôt qu’un effort désespéré pour rétablir l’équilibre de la terreur entre deux populations dévastées, on pourrait imaginer une voie vers un avenir entièrement différent. Plutôt que l’idée insensée d’exiler la population de Gaza à travers le monde, on pourrait imaginer de faire de Gaza le Dubaï du Moyen-Orient, comme cela avait été envisagé pendant toutes ces années des accords d’Oslo. Au lieu de réfléchir à la manière de protéger les colonies israéliennes le long de la bande de Gaza avec davantage de murs, de clôtures et d’équipements électroniques, on peut réfléchir à la coexistence avec les Palestiniens, comme cela a en effet été le cas dans le passé, dans l’intérêt mutuel des deux parties.

Quelles seraient les conséquences d’un tel scénario ? Comment cette terre peut-elle être partagée par deux groupes ayant une si longue histoire de conflits et d’effusions de sang ? Il existe de nombreux projets en la matière, mais l’un d’entre eux, A Land for All, me semble le plus intéressant, le plus original et le plus réaliste. Ce plan prévoit la création de deux États le long des frontières de 1967, en confédération l’un avec l’autre, chacun étant pleinement indépendant et souverain, sur la base d’un droit à l’autodétermination et d’un droit au retour, avec une capitale commune à Jérusalem.

Ce qui différencie ce plan de la défunte solution à deux États, c’est que cette confédération ferait une distinction entre les droits de citoyenneté et ceux de résidence, de sorte que les Juifs et les Palestiniens pourraient être citoyens d’un État mais résider dans un autre. Ainsi, les colons qui choisiraient de rester dans l’État palestinien seraient autorisés à le faire, mais voteraient à la Knesset israélienne et s’engageraient à respecter les lois de la Palestine. Quant aux Palestiniens vivant à Naplouse ou revenant d’exil, ils seraient autorisés à résider en Israël, mais voteraient pour le parlement palestinien et s’engageraient à respecter les lois israéliennes.

Bien entendu, le nombre de résidents étrangers de part et d’autre devra être réglementé, mais les frontières seraient ouvertes, permettant la libre circulation entre les États. L’ensemble du territoire étant déjà inextricablement lié en ce qui concerne les transports, l’énergie, l’eau, le cyberespace et d’autres infrastructures, les institutions confédérales contrôleraient ces interconnexions ainsi que les frontières extérieures de l’entité.

La manière dont tout cela fonctionnerait en détail est encore en cours d’élaboration et on ne peut pas s’attendre à ce que cela se produise dans un avenir proche. Mais parce qu’il s’agit d’un horizon d’espoir et de promesse politiques, d’une voie de sortie de la destruction et de la violence, ce plan, ou d’autres similaires, peut changer la trajectoire de la politique et l’imagination des gens, permettant à la région de s’engager sur le chemin de la réconciliation et de la coexistence. Il n’y a, en effet, pas d’autre moyen, si l’on n’accepte pas la logique sinistre des fanatiques et des extrémistes, qui continuent à chercher la destruction de l’autre, même au prix de leur propre anéantissement. En ce moment de crise profonde, il est temps d’envisager un avenir différent pour les générations à venir.

Traduit de l’anglais par Cécile Moscovitz


Omer Bartov

Historien, Professeur à Brown University