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L’éthique de l’intellectuel ou la résistance à son propre pouvoir

Avocat au barreau de Paris

Prendre position pour le peuple palestinien à l’heure où la réalité dépasse la compétence de la Cour Internationale de Justice, et où il est désormais nécessaire de dénoncer un génocide en cours, devrait être le positionnement moral et politique de toutes et tous. Mais ce qui est critiquable dans les prises de position récentes de Judith Butler, c’est qu’elle justifie l’abandon de catégories morales essentielles. Celle de la protection de la vie des civils, celles de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, celle de l’égale protection des femmes contre la violence des hommes.

Le 3 mars dernier, Judith Butler était invitée à une conférence organisée par plusieurs organisations décoloniales. Plusieurs phrases prononcées ont fait polémique. Une affirmation, deux négations, une conditionnalité. Selon elle, les massacres de civils israéliens commis par le Hamas le 7 octobre sont des actes de résistance. Ce ne sont pas des actes de terrorisme. Ni même des actes à caractère antisémite. Enfin les violences sexuelles alléguées par les autorités israéliennes sur les victimes seraient à déplorer sous réserve de la production de documents en attestant.

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Face à la vague d’indignation, Judith Butler a apporté des éclaircissements dans le cadre d’un texte publié dans le club de Mediapart dans lequel elle rappelle sa condamnation des actes du Hamas et la nécessité d’expliquer les actes commis à l’aune de l’histoire de l’occupation et de la colonisation. A cette occasion, elle réaffirmera la qualification d’acte de résistance tout en expliquant qu’elle n’emportait ni justification ni adhésion morale aux actes eux-mêmes. La publication d’un rapport de l’ONU confirmant le caractère plausible des actes de viols et d’agressions sexuelles commis au cours du massacre et sur certains otages, l’amenaient à revenir sur la conditionnalité de la reconnaissance de ces viols à la production de documents.

La plupart des tribunes d’intellectuel.le.s dénonçant les affirmations de Butler se sont focalisées sur l’analyse des termes « résistance » et sur la conditionnalité de la reconnaissance des violences sexuelles. Il semble tout aussi nécessaire d’analyser la négation des qualifications de terrorisme et du caractère antisémite. Il est toujours plus aisé de contester la qualification juridico-politique d’un mode d’action violent. Surtout lorsque cette qualification, celle de terrorisme, est sujette à de nombreuses critiques. D’abord parce elle est l’une des failles béantes du droit par laquelle le pouvoir politique prend possession de l’institution judiciaire pour disqualifier ou réprimer un éventail très large de la contestation politique.

A titre d’exemple, en France, la qualification terroriste s’applique au fondamentalisme violent et meurtrier aussi bien qu’aux actes d’une partie de la contestation écologiste ou anarchiste qui s’imagine des lendemains qui chantent. Historiquement, cette qualification a favorisé la répression par le pouvoir tant dans le cadre d’une situation d’occupation militaire et/ou coloniale que dans celle d’une répression intérieure de plus basse intensité. On songe évidemment à la qualification de terrorisme appliquée aux résistants Français de la seconde guerre mondiale par le pouvoir de Vichy et par l’occupant, à celle des groupes armés sionistes, comme l’Irgoun, à la branche armée de l’IRA en Irlande, de l’ETA au pays basque, aux militants communistes et du FLN pendant la guerre d’indépendance Algérienne, et au MKS, branche armée de l’ANC en Afrique du Sud. Pourtant la plupart de ces groupes armés, quels que soient leurs modes d’action, se retrouveront par la suite en situation de pouvoir et pour certains useront de la même qualification de terrorisme à l’égard d’autres groupes contestant leur situation de pouvoir.

Critiquable l’acception « terrorisme », l’est plus précisément parce que les qualifications pénales nationales ou internationales sont volontairement larges et imprécises afin d’appréhender le plus largement possible la contestation politique. Et ce alors même que le principe constitutionnel de légalité des peines, issu de la philosophie de Beccaria, des lumières et de la révolution Française, impose des qualifications strictes afin notamment d’éviter l’arbitraire politico-judiciaire. La guerre se poursuit ainsi en temps de « paix » notamment par le moyen de l’action « terroriste » et de la lutte « anti-terroriste »[1]. L’énonciation des mots terrorisme et anti-terrorisme, républicain, démocratique, autoritaire, dictature… s’inscrit dans un champ de guerre sémantique entre des lieux ou groupes sociaux qui tentent de s’en octroyer la titularité pour affirmer la légitimité de leurs actions. A la fois, terme de légitimation et mot définissant un rapport de force. Critiquable enfin parce que le concept de terrorisme est un outil géopolitique contemporain, dans lequel s’opposent des Etats ou des groupes d’Etats par l’établissement de listes d’organisations, dont les critères et le choix varient en fonction des intérêts idéologiques et des alliances militaires.

Le mot « terrorisme » résiste pourtant aux critiques juridiques, politiques et géopolitiques parce qu’il a acquis un sens commun. Celui qui désigne l’acte de violence commis contre des populations civiles en vue d’instaurer la terreur. Ce signifiant a passé tous les tamis de l’histoire, des guerres sémantiques, des grilles de lectures politiques et sociales, celles, marxiste, de la lutte des classes, de la lutte anti-impérialiste et décoloniale, la lecture raciale ou le succédané de toutes ces lectures, celle qui oppose les dominés aux dominants. Dans ce sens commun, il désigne un mode d’action violent, moralement réprouvé parce qu’il vise spécifiquement des civils. Or, les actes commis le 7 octobre par le Hamas sont des meurtres de masse de civils inscrits dans une double intention. Celle de la lutte décoloniale du peuple palestinien dont le groupe Hamas est issu mais également celle du fondamentalisme qui constitue sa matrice idéologique.

Face à ces actes, quelles sont les attitudes envisageable pour l’intellectuel.le dans le débat public ? La première consisterait à utiliser le mot terrorisme pour appuyer sur l’effet de terreur d’un acte, sur le ressort de superlatif émotionnel ou encore pour en disqualifier la légitimité ou la légalité. La seconde serait de s’abstenir de l’utiliser soit parce qu’elle relève de la seule appréciation judiciaire future soit parce que son usage ne vise qu’à disqualifier l’acte de contestation politique sous-jacent à la violence. Enfin, la troisième posture conduirait à contester la qualification terroriste. C’est l’option choisie par Judith Butler. Elle ne s’est pas contentée de s’abstenir de l’utiliser. Elle a expressément contesté le caractère terroriste des actes du Hamas. Ce choix implique un positionnement qui réside dans l’espace entre le doute de l’abstention et l’expression de la négation. C’est dans cet espace que se loge le sens de sa pensée. Un espace qui dissout la réprobation morale attachée au sens commun du mot terrorisme en ce qu’il qualifie les meurtres politiques visant des civils. Il ne s’agit plus d’expliquer ou de contextualiser, ainsi qu’elle le prétendait dans son texte publié dans AOC quelques jours après le 7 octobre, mais de se positionner contre la réprobation morale. La fin justifiant les moyens du meurtre de masse résident dans l’histoire de l’occupation et de la colonisation. A l’instar de Jean-Paul Sartre, qui le 15 octobre 1972, dans le journal maoïste La Cause du peuple, avait justifié les actes terroristes du groupe palestinien septembre noir, en affirmant que les opprimés n’avaient pas d’autre choix. Si l’affirmation n’est pas aussi explicite, le procédé rhétorique conduit à la même conclusion.

Dans un même mouvement, Judith Butler conteste le caractère antisémite des actes du Hamas. Il consiste à écarter d’abord la matrice idéologique islamiste et antisémite revendiquée par le Hamas dans sa charte au seul profit de la motivation décoloniale des actes commis le 7 octobre. Puis à écarter d’un revers de main, les vidéos qui font apparaitre les expressions de haine du juif et pas seulement de l’israélien occupant. Là encore, la situation de colonisation justifie d’effacer toute autre connotation.

En outre, la philosophe émet des doutes sur la réalité des violences sexuelles commises dans l’opération par les membres Hamas sur des femmes Israéliennes. S’agissant d’une éminente penseuse du féminisme et de la théorie du genre, ce questionnement ne pouvait pas passer inaperçu à une époque où le paradigme de l’action féministe repose sur une présomption de vérité pour la parole des femmes victimes de violences. Rien de plus normal pourtant qu’une philosophe s’interroge, soupèse dans un moment où la propagande militaire bat son plein, en particulier après que de nombreuses fausses informations furent diffusées s’agissant du déroulement du 7 octobre. Plus encore dans un moment où les belligérants des conflits militaires internationaux ont parfaitement intégré et quelque fois instrumentalisé les lectures militantes dans leurs communications.

Mais le doute qu’elle affirme contraste sensiblement avec son affirmation selon lesquelles les femmes tuées dans le cadre des bombardement Israéliens constitueraient des féminicides, et de manière asymétrique, de son absence d’emploi du mot féminicide s’agissant des femmes israéliennes tuées lors du 7 octobre. Et ce alors même qu’un rapport de l’ONU est venu confirmer, certes après sa conférence, le caractère plausible des violences sexuelles commises lors du massacre du 7 octobre. Elle est par ailleurs revenue sur ces propos à l’issue de la publication de ce rapport lui apportant les documents qu’elle sollicitait. Là aussi cette différence de traitement est liée à un positionnement selon lequel certains concepts, comme celui de féminicide, ne sauraient bénéficier qu’aux femmes en situation de domination et non à celle du peuple colonisateur.

Prendre position pour le peuple palestinien, occupé, colonisé, bombardé, subissant une situation qualifiée par la Cour Internationale de Justice de risque plausible de génocide, devrait être le positionnement moral et politique de toutes et tous. Plus encore à l’heure où la réalité dépasse la compétence de la Cour Internationale de Justice, et où il est désormais nécessaire de dénoncer un génocide en cours. Ce qui est critiquable dans le positionnement de Judith Butler, c’est qu’il justifie l’abandon de catégories morales essentielles. Celle de la protection de la vie des civils, celles de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, celle de l’égale protection des femmes contre la violence des hommes. La situation d’occupation d’un peuple sur l’autre est cette justification de l’abandon de ces catégories morales pour les femmes israéliennes tuées.

Ce qui nous conduit au mot « résistance », qui est celui qui a suscité le plus de réactions. Celles-ci viennent probablement du fait que la connotation première de ce mot qui advient à la pensée d’un public français est celle de la résistance contre le pouvoir de Vichy et contre l’occupant Nazi. Connotation indéniablement autocentrée et historiquement très située, mais connotation à intégrer pour comprendre la polémique. Dans l’esprit des auditeurs, l’usage du terme met sur le même plan sémantique les actes de résistance à l’occupation nazie et ceux du Hamas.

« Résistance » est un terme polysémique, il occupe une place et une fonction singulière. Il est l’un de ces mots dont on se dispute le titre. Mais il est aussi le mot qui définit l’interaction entre deux groupes sociaux qui s’opposent. A la fois terme de légitimation d’un groupe humain et expression désignant une réaction au pouvoir. Selon Judith Butler, les massacres du Hamas sont des actes de résistance. Dans l’article qu’elle publiera dans le club Médiapart pour expliciter sa pensée, elle en assume l’usage. Selon la philosophe, cet usage du mot résistance n’est pas une justification morale des actes du Hamas mais constitue une catégorie politique et historique permettant de les qualifier ainsi. Elle précisera qu’il existe des actes de résistance qui seraient condamnables, ce qui la conduira à condamner ceux du Hamas. Elle n’indiquera cependant à aucun moment, ni au cours de la conférence ni dans son texte d’explication publié dans le club de Médiapart, la définition précise qu’elle en donne et qu’on aurait pu attendre d’elle eu égard à son caractère polysémique. Et pourtant de déplorer que sa pensée ait été incomprise ou détournée.

Le terme « Résistance » tel que Judith Butler semble l’employer se rapproche d’une acception relevant du champ des sciences, telle une loi de la nature, une résistance physique neutre, mécanique, assimilable à une résistance musculaire et instinctive de l’opprimé. Un peu à la manière foucaldienne, de l’« intellectuel spécifique » qui a pour fonction de saper les savoirs totalisants et les évidences. Ce faisant, elle assimile le rôle de l’intellectuel à celui du Hamas. Seulement là où l’intellectuel transgresse, le Hamas tue des femmes, des hommes et des civils. Là où le corps réagit par reflexe à une pression exercée contre lui, les massacres du Hamas ont été pensés et organisés de longue date tant dans leur modus operandi, que dans leurs objectifs. A moins de penser l’acte de résistance, comme une mécanique historique irrémédiable comme la philosophe semble le faire. Elle instille ainsi, même si elle s’en défend, une justification historique et politique, impliquant un positionnement amoral s’agissant de meurtres de masse.

Or, si l’action terroriste, interroge la question des moyens et des fins justes et injustes, celle de l’acte de résistance injustifié, implique une nouvelle catégorie de pensée, celle des moyens et des fins dans lesquels la cause ne relève plus du juste ou de l’injuste, mais de l’histoire et de la situation de colonisation. Ce n’est plus la fin, celle de l’objectif de décolonisation qui justifie les moyens utilisés. La fin se résume à une situation de fait dont le caractère juste ou injuste n’est plus interrogé, dès lors que le moyen est mécanique, autojustifié et sans fins. Or dans cette logique précise, la rationalité se confond avec la justification de l’acte. Celles des moyens sans fins.

Ce positionnement de Judith Butler, ne peut qu’interroger l’éthique. Celle de la résistance et celle de l’intellectuel.le engagé.e.

L’éthique de la résistance est une expression qui peut paraitre surannée après 75 ans d’exil, de massacres, d’occupation et de colonisation subie par le peuple palestinien. C’est pourtant la question que presque tous les mouvements de libération se sont posés dans leur lutte pour l’autodétermination. Et d’abord, celui souvent montrée en exemple de la résistance à l’apartheid en Afrique du Sud. La stratégie retenue par l’ANC fut pendant très longtemps celle de la non-violence, jusqu’à ce que Nelson Mandela et son organisation prennent conscience que la non-violence était vaine et prenne l’option de la lutte armée. Seulement l’option de la lutte armée implique également celui des modalités et des cibles de la violence. Ce fut celle des infrastructures militaires et étatiques qui fut choisie par le MKS, non celle des violences visant spécifiquement les civils sud-Africains. Ce fut également celle des résistants français pendant l’occupation allemande dont les objectifs étaient principalement militaires.

En qualifiant les actes du 7 octobre d’actes de résistance, Judith Butler ne se contente pas d’affirmer la nécessité et la légitimité de la résistance à l’occupant, mais également celle des modalités de cette résistance, c’est-à-dire le meurtre de civils. Il faut rapprocher la rhétorique de Butler de celle d’une autre intellectuelle médiatique française, Caroline Fourest qui à l’apex du bombardement sur Gaza le 30 octobre 2023, affirmait qu’on ne pouvait pas comparer le fait d’avoir tué des enfants délibérément comme le Hamas, et le fait de les tuer involontairement du fait de bombardements indistincts. Cette affirmation procède des mêmes rhétoriques et rationalités que celle de Butler. La logique militaire justifie les massacres de civils. Là encore, il n’est plus question de fins justes ou injustes, mais d’une affirmation d’un massacre qui s’autojustifie.

C’est la même logique invoquée par l’Etat d’Israël pour justifier le massacre commis à Gaza et la poursuite de la violence sans fin par la nécessité fantasmatique d’éradiquer le Hamas. Une logique qui se nourrit d’elle-même. Le choix de la justification meurtrière est celui de la poursuite perpétuelle de la violence, conçue comme un fait historique et un cycle inévitable des rapports politiques. Une logique qui fait fi de la variabilité temporelle et situationnelle de la situation de domination. Ainsi de l’homme du Hamas qui pose le canon de son arme pour tirer dans la tête d’une femme Israélienne à genoux. A cet instant, l’homme du Hamas, se retrouve en position de dominant par rapport à la femme Israélienne, devenue dominée. C’est aussi cette logique qui, après que la lutte décoloniale ait aboutie, instaure un nouveau pouvoir oppresseur et un usage de la violence sur sa propre population comme c’est le cas dans plusieurs pays décolonisés. La logique des fins et des moyens à tendance à pérenniser la violence dans l’expression du pouvoir de l’ancien colonisé.

L’éthique de la résistance dont une réflexion future s’impose est celle des moyens permettant la fin de la violence, non celle de la logique des moyens et des fins justes et encore moins celle de la logique des moyens sans fins.

A la fin de ce texte d’éclaircissement, « Après Pantin », Judith Butler semble pourtant aller dans le sens de cette éthique de la résistance. Elle écrit ainsi que « les moyens que nous utilisons reflètent le monde que nous voulons créer ». La conséquence de cette affirmation pourrait sembler évidente. Si le Hamas a recours au massacre de masse, il créera un monde où le massacre de masse sera légitime. Elle expliquera également, que sa théorie de la non-violence n’est pas antinomique avec cette posture, que la non-violence est un horizon à atteindre et non une dénonciation de la violence dans une situation décoloniale. Elle affirme ainsi que l’acte de résistance, en tant que violence visant spécifiquement des civils, peut être nécessaire dans le cadre d’une lutte décoloniale quand bien même serait-il moralement répréhensible. Comment comprendre les contradictions qui subsistent dans ses propos ? Entre la contestation des termes de terrorisme et d’antisémitisme qui vont dans le sens d’une justification politique et morale des actes du 7 octobre et sa réaffirmation de condamnation de ses actes ? Comment comprendre la justification intellectuelle de l’emploi du mot résistance quand elle affirme la nécessité de la non-violence ?

Cette réponse peut trouver une première explication dans le contexte de cette conférence. Judith Butler avait précédemment rappelé qu’elle avait été particulièrement échaudée par l’annulation de la précédente conférence à laquelle elle devait participer au Cirque électrique à la suite de l’intervention de la mairie de Paris. Son agacement transparait dans sa conférence. Et pour cause. Empêcher le débat et l’expression est toujours de nature à radicaliser les esprits et les pensées. Peut-être est-ce ainsi dans cette annulation que la polémique a pris naissance. L’intention donnée aux mots se révèle aussi dans le mouvement des corps, des inflexions du visage et des bouches qui les énoncent. Avant même de les prononcer, la philosophe affirme et donc sait, que ces mots lui vaudront une réprobation d’une partie de l’opinion publique, politique et intellectuelle. Elle annonce et anticipe cette réprobation dans une réponse qui parait théâtralisée. Son sourire, son adresse au public auquel elle demande soutien et défense future, semble révéler son intention. La philosophe engagée connait son public. Elle sait que ce sont ces mots-là qui sont attendus par le public politiquement situé de la conférence, qu’elle leur offre ces mots, armes dans la guerre discursive qui se mène en France et dans le monde.

Être une ou un intellectuel.le engagé.e implique souvent de donner des gages à son auditoire là où le courage et l’éthique de l’intellectuel.le devraient consister à ne pas céder à l’assujettissement identitaire et militant, à faire résonner nos différentes identités, pour se tenir, et se retenir. L’éthique de l’intellectuel.le est ce mouvement du corps et de la pensée qui impose d’entrer en résistance contre son propre pouvoir et de résister aux pesanteurs du présent.

NDLR : Arié Alimi publie début avril Juif, français, de gauche… dans le désordre aux éditions La Découverte


Arié Alimi

Avocat au barreau de Paris, Spécialisé en droit pénal et libertés publiques, membre du bureau national de la LDH