Nager en eau froide dans la Seine, un sujet brûlant
Samedi 5 octobre, alors que nous nous baignions dans le canal de l’Ourcq à Pantin comme d’habitude, la Brigade fluviale était également de la partie, non pour « plouffer » gaiement – comme nous le disons dans notre jargon indigène –, en petit maillot quelle que soit la saison de l’année, mais pour nous en empêcher.

Première fois depuis cinq ans que l’on nous sort de l’eau ! En quel honneur ? À cause des panneaux qui interdisent de se baigner dans le canal ? On les avait oubliés… Déception. La tuile !
Certains ont discuté, d’autres sont partis, d’autres sont restés et ont, entre autres, attendu et simplement différé leur baignade. Ces « ploufs » des Ourcq polaires sont des événements crées régulièrement et publiés dans un groupe privé sur Facebook. Pas besoin d’un service de renseignement très performant pour connaître le jour et l’heure des mises à l’eau. Bien qu’annulé officiellement sur la page des Ourcq, le plouf du lendemain, sans adeptes polaires cette fois, a encore était visité par la Brigade fluviale, qui a fait chou blanc. Nous aussi avons nos informateurs.
Cet article à quatre mains, quatre palmes et deux bonnets, par deux adeptes des sciences sociales, de l’eau froide, des longueurs en bassin et en eau libre en milieu naturel, se présente comme un joyeux plaidoyer en faveur du partage des communs aquatiques urbains, de leur réappropriation raisonnable par les citoyens et citoyennes, à l’image de ce qui est déjà pratiqué dans de très nombreuses villes européennes comme Copenhague, Berlin, Munich, Genève, Bern, où les baignades se font « aux risques et périls » de celles et ceux qui s’immergent.
La France est bien en retard en ce domaine. La Seine a pourtant été l’une des grandes stars de l’été, sous le feu des projecteurs avec les épreuves de triathlon ou d’eau libre des Jeux olympiques et paralympiques, non sans controverses et débats sur la qualité de son eau, la performance de son acolyte, le bassin d’Austerlitz pouvant recueillir 50 000 m3 d’