La guerre à Gaza n’est pas un conflit de civilisations
Barbarie-civilisation, René Georges Hermann-Paul, 1899
Je me suis permis de mettre cette caricature des temps de la guerre des Boxers il y a plus d’un siècle, qui malheureusement répète un peu ce que nous voyons aujourd’hui : l’absence de différence entre la violence de la civilisation et celle de la barbarie.
Le titre de ma communication, « La guerre à Gaza et les relations entre Occident et monde musulman », pose un certain nombre d’interrogations et en tout cas de définitions, puisque nous parlons de guerre à Gaza, de guerre de Gaza, de guerre Israël-Hamas, de guerre Israël-Iran. Nous parlons donc de beaucoup de choses à la fois, mais en même temps, il y a un mot qui est pratiquement absent, c’est celui de « palestinien », dans toutes les définitions que la grande presse nous donne de la situation.

Il faut avouer qu’il s’agit bien d’une nouvelle guerre israélo-palestinienne. Là on doit revenir dans le temps : la première guerre israélo-palestinienne serait 1982 au Liban, mais même à la limite, elle se confond avec le conflit de Palestine qui, pour des raisons techniques, pourrait être démarré à l’année 1908. La guerre actuelle s’inscrit dans une double filiation temporelle, celle de 1948 – la Nakba, qui est symbolisée par ce qu’on peut appeler l’expulsion et la spoliation. Les massacres du 7 octobre ont eu lieu dans des biens qui étaient détenus par les grands-parents ou des arrière-grands-parents des gens qui ont commis les massacres du 7 octobre. Nous ne le savons pas, mais eux le savent. Ensuite, évidemment, de 1967 et on a le retournement historique d’une guerre gagnée rapidement en juin 1967, avec peu de morts du côté israélien (700-800 morts) et 1 200 morts le 7 octobre, c’est à dire l’ombre de l’occupation de 1967 se porte aujourd’hui.
Cela dit, ce qui caractérise l’affaire, le fait même que je sois invité ici et que nous réunissions ici, est l’exceptionnalité, parce que des 7 octobre il s’en produit pratiquement un par semaine au Soudan. Et cel