Laisser-parler ou comment les États-Unis tentent de détruire la démocratie
Il y aurait, pour l’avenir de l’Europe, plus dangereux que la Russie, que la Chine, que n’importe quel autre acteur extérieur : le plus inquiétant serait, d’après le vice-président des États-Unis, James David Vance, une « menace venant de l’intérieur ». Pour qui habite en Europe, l’annonce d’une telle menace décelée par l’administration disposant des moyens d’espionnage les plus puissants au monde peut paraître des plus angoissantes. Les gouvernements européens seraient-ils manipulés par une force occulte ? Des extraterrestres nous contrôleraient-ils sans que nous nous en rendions compte ?

Nullement. Cette menace qui vient de l’intérieur, nous a révélé James D. Vance dans un discours prononcé à Munich, le 14 février 2025, ce serait le « recul » de la liberté d’expression[1]. Les États européens démocratiques ne seraient, en fait, plus démocratiques car ils auraient perdu la liberté d’expression sans s’en apercevoir. Ils seraient devenus, même, les héritiers de l’URSS. Les États communistes de la Guerre froide et les États européens d’aujourd’hui auraient en commun, si l’on écoute James D. Vance, de censurer les dissidents, de fermer les églises et d’annuler les élections.
Il est vrai, reconnaît James D. Vance, que les États-Unis eux-mêmes sortiraient à peine d’un tel effacement démocratique : l’administration Biden « a semblé prête à tout pour faire taire ceux qui exprimaient librement leurs opinions ». Heureusement, un « nouveau shérif » est arrivé à Washington, Donald Trump, flanqué d’Elon Musk : même s’ils seront en désaccord avec nos opinions, ils se battront, assure Vance, pour défendre notre droit à les exprimer sur la place publique.
Mon opinion depuis l’Europe, cette opinion pour laquelle Donald Trump, Elon Musk et James D. Vance disent être prêts à se battre, est cependant que la liberté d’expression n’y est pas en retrait. Elle n’y a même jamais été aussi étendue. En France, on n’a jamais pu autant s’exprimer depuis la fin de la censure par l’Éta