Pendant la guerre à Gaza, le veganwashing bat son plein
Keith Siegel fait partie des otages israéliens libérés début février 2025 par le Hamas en échange de détenus palestiniens. Dans les colonnes du quotidien Haaretz,son neveu explique que « l’une des choses qu’il a trouvées les plus difficiles, c’est qu’en tant que végane, il a été contraint de manger du spam [boîtes de conserve à partir de viande] ».

Il précise qu’avec d’autres otages, ils avaient reçu très peu de fruits et de légumes et que, la plupart du temps, Keith Siegel ne mangeait que du pain pita avec des fèves. Le neveu rapporte encore que l’otage était ravi de reprendre une alimentation végétale variée à sa sortie : « Son premier repas, juste après sa libération, a été du riz et du tofu ».
Le statut du véganisme en Israël n’est pas le même qu’en Europe ou dans le reste du monde occidental. Dans ce pays où la part des véganes est la plus importante au monde (autour de 5% contre 0,3% en France), le véganisme est considéré comme une vertu morale. Ainsi, lorsque le sous-officier Saar Eliad Navarsky est mort au combat en octobre 2023, le journal Haaretz a fait son éloge en précisant « Navarsky était un adepte des sports extrêmes et un végane qui s’est battu pour obtenir un régime à base de plantes pendant son service de réserve ».
À vrai dire, le véganisme s’est facilement introduit au sein de l’armée israélienne, présentée depuis la fin des années 1990 comme « l’armée la plus morale du monde »[1]. Dans une vidéo publiée le 1er novembre 2019 sur les réseaux sociaux, à l’occasion de la journée mondiale du véganisme, un soldat de Tsahal adopte une variante et parle de « l’armée la plus végane du monde ». Le script est le suivant :
« Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale du véganisme. Je vais vous montrer l’armée la plus végane du monde. Dans l’armée israélienne, il y a plus de dix mille soldats véganes. Cela représente un soldat sur dix-huit ! Chaque soldat a la liberté de choisir des bottes véganes plutôt que d’autres, des bérets véganes plutôt que d’au