Opinion

Dans les années 1990 (et sans oublier un livre de Denis Kessler et Dominique Straus-Kahn publié dès 1982), on assiste à la publication de rapports prospectifs sur l’avenir des retraites en France (Livre blanc en 1991, rapport Briet en 1995, rapport Charpin en 1999 et rapport Teulade en 2000).

Si ces deux derniers rapports divergeaient sur le diagnostic, pessimiste pour Charpin, optimiste pour Teulade, ils préconisaient la création d’un organisme chargé de suivre l’évolution du système, sur des bases statistiques et méthodologiques incontestables.  Sous le gouvernement dirigé par Lionel Jospin, le Conseil d’orientation des retraites est créé par décret le 10 mai 2000. Initialement limitées à trois, les missions du Cor ont été étendues par la loi de 2003, puis par la loi de 2014.  Aux termes de la loi en vigueur, le Cor a pour missions :

1. De décrire les évolutions et les perspectives à moyen et long terme des régimes de retraite légalement obligatoires […], et d’élaborer, au moins tous les cinq ans, des projections de leur situation financière ;

2. D’apprécier les conditions requises pour assurer la viabilité financière à terme de ces régimes ;

3. De mener une réflexion sur le financement des régimes de retraite et de suivre l’évolution de ce financement ;

4. De produire, au plus tard le 15 juin, un document annuel et public sur le système de retraite, fondé sur des indicateurs de suivi définis par décret ;

5. De participer à l’information sur le système de retraite et les effets des réformes conduites pour garantir son financement ;

6. De suivre la mise en œuvre des principes communs aux régimes de retraite et l’évolution des niveaux de vie des actifs et des retraités, ainsi que de l’ensemble des indicateurs des régimes de retraite, dont les taux de remplacement ;

7. De suivre l’évolution des écarts et inégalités de pensions des femmes et des hommes et d’analyser les phénomènes pénalisant les retraites des femmes [….]

À la création du Cor, il était envisagé de fou