Nous avons besoin de petites manufactures
À la suite de la pandémie de Covid-19, le gouvernement français semblait faire du développement des tiers-lieux une priorité à travers le plan de relance. En 2019, le premier appel à manifestation d’intérêt « Fabriques de territoire » était lancé, bientôt suivi du dispositif « Manufactures de proximité », destiné à soutenir les tiers-lieux dits « productifs ».

À ce jour, ce sont 382 Fabriques de territoires et 100 Manufactures de proximité qui ont été soutenues dans le cadre de financements pluriannuels variant de 50 000 à 250 000 euros sur trois ans.
Ces lieux se sont développés rapidement, souvent à l’initiative de collectifs citoyens, et contribuent (en lien avec leurs collectivités) à la revitalisation des territoires fragiles : 55 % des Fabriques de territoire soutenues sont situées dans des communes de moins de 20 000 habitants, en particulier dans les Quartiers Politiques de la Ville (QPV) et Zones de Revitalisation Rurale (ZRR), et y apportent des services culturels, sociaux et économiques souvent absents ou en déclin.
Cet accompagnement des « tiers-lieux productifs », même s’il entretient une forme de dépendance financière qui peut être à double tranchant, apporte un soutien aux communautés de makers, de designers et d’artisans qui peuvent ainsi profiter de machines mutualisées, continuer à se former, à expérimenter et à s’engager, localement, dans des projets communs.
Ces dernières semaines, le projet de loi de finances 2025 (PLF) a fait planer une menace inédite sur les tiers-lieux en France. Dans un contexte de rigueur budgétaire, où le gouvernement dit vouloir ramener le déficit public à 5 % du PIB, les crédits alloués aux tiers-lieux étaient initialement annoncés avec une baisse drastique de 80 %. Heureusement, à la suite d’une très forte mobilisation (notamment parlementaire) de l’Agence Nationale des Tiers-Lieux, de l’Agence Nationale pour la Cohésion des Territoires et des communautés comme RFFLabs (le Réseau Français des FabLabs), ces ch