Pour une Union soutenable internationale
Les Objectifs de développement durable (ODD) et l’Accord de Paris sur le climat, universellement adoptés en 2015, prévoyaient l’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim d’ici 2030, ainsi qu’une réduction des inégalités, un renforcement de l’aide au développement, et une trajectoire d’émissions compatible avec un maintien du réchauffement climatique sous les 2°C. Cette vision consensuelle aurait dû être la pierre angulaire des choix politiques nationaux ; la solidarité internationale aurait ouvert la voie à une prospérité partagée.

Las, à moins d’un revirement immédiat, les objectifs ne seront pas atteints. Le nationalisme a prévalu, et l’abandon d’un projet émancipateur commun à tous les pays a perpétué un cycle de souffrances injustifiées, au premier rang desquels la malnutrition et la maladie. On peut attribuer la responsabilité de l’échec des ODD aux pays du Nord, qui ont rejeté les demandes de solidarité émanant du Sud. Ce dédain du Nord nourrit un ressentiment dans les pays du Sud, accablés par la crise économique depuis la pandémie de COVID. Aussi, que ce soit lors des COP sur le climat, à l’OMC (Organisation mondiale du commerce), ou lors des négociations sur la fiscalité, les pays se divisent selon un clivage Nord-Sud.
Pourtant, une voie pacificatrice est possible, qui mettrait fin au changement climatique et à l’extrême pauvreté, tout en réduisant les inégalités et en épargnant les classes moyennes. Au sortir de la seconde guerre mondiale, les États-Unis ont fait des dons à hauteur de 1% de leur PIB à travers le plan Marshall. En trois ans, le PIB de l’Europe de l’Ouest a bondi de 32%, permettant de reconstruire le vieux continent, tout en écoulant la production américaine. Un stimulus pour les ODD offrirait la même relance économique gagnant-gagnant. Ainsi, l’ONU pousse pour un investissement international dans le développement soutenable : services publics, infrastructures bas-carbone, et protection sociale. À rebours de ce dessein, jamai