Trump typique du soft power américain
Cette semaine, Trump en tournée au Moyen-Orient passe des deals, dont un contrat de ventes d’armes de 142 milliards de dollars avec l’Arabie Saoudite et l’engagement de 600 milliards de dollars d’investissements du Royaume saoudien aux USA. Avec la Chine, s’annonce la suspension des droits de douane exorbitants, ramenés de 145% à 30% pour les USA vis-à-vis de la Chine, et de 125% à 10% en sens inverse.
Trump reste parfaitement dans les clous du capitalisme globalisé. Sa politique est pro-business et pragmatique, typique du pouvoir américain depuis des décennies.

Mais nous lisons partout – depuis le lancement de la première campagne présidentielle de Trump en 2015 – que Trump est monstrueux, dysfonctionnel, aberrant, atypique, sociopathe, fou, ayant le QI d’une gerboise, imprévisible, etc. Pour les 100 premiers jours de Trump II au pouvoir, le 30 avril 2025, Pierre Haski déclare sur France Inter, dans son éditorial du matin, que Trump « a fragilisé, sinon détruit des décennies de soft power, cette “influence douce” qui, des films d’Hollywood aux jeans ou aux grosses bagnoles, a fait de l’american way of life un modèle désirable dans le monde entier ». Joseph Nye, professeur émérite à Harvard et inventeur du concept de soft power, répétait encore récemment que « le président Trump ne comprend pas le soft power ». Lors du décès de Joseph Nye, intervenu il y a quelques jours, le 6 mai, se trouve réaffirmé que « son concept d’influence douce est “tué” par Donald Trump » et que « le trumpisme en est l’antithèse ».
Depuis la parution en 2020 de mon livre La trumpisation du monde. Pourquoi le monde adore Trump y compris ceux qui le détestent puis de celui qui lui a succédé en 2022, Le nouvel héroïsme, puissances des imaginaires, j’ai tenté d’étayer un désaccord structurel avec ce genre d’affirmations.
Certes, la ligne d’analyse du Trump « monstrueux » ne sort pas de rien ; Trump a une évidente propension à extrémiser ses discours et ses conduites, jusqu’au ridicul