L’ambiguïté PSG
Ne comptez pas sur Luis Enrique, l’entraîneur du Paris Saint-Germain, pour s’excuser : « Il n’y a pas de doute que le PSG est une équipe qui a un grand potentiel économique et c’est quelque chose qui me plaît, pouvoir accéder à n’importe quel joueur (…). Le monde du football est ainsi fait. Les équipes puissantes financièrement dominent et c’est notre objectif : dominer en France comme en Europe. »

Le romantisme n’est plus en capacité de rivaliser. Les pétrodollars d’Abu Dhabi ont offert en l’espace de quinze ans deux fois plus de titres (24) à Manchester City que le club du nord de l’Angleterre n’en avait remportés en un siècle d’existence. Le quinquagénaire PSG dans sa version Doha s’inscrit dans les mêmes temps de passage, ce qui l’autorise à envisager raisonnablement de briser le plafond de verre européen, ce samedi soir, à Munich.
Pourtant, pour citer Victor Hugo, « on n’a jamais plus parlé du romantisme depuis qu’on dit : le romantisme est mort ». Les mêmes qui espèrent une victoire en Ligue des Champions (C1), médias au premier chef, déplorent l’hégémonie parisienne dans l’hexagone, qui a transformé le championnat domestique en purgatoire des accessits, et le football professionnel français en dominion de la monarchie absolue qatarienne, au point que les pusillanimes instances fédérales en appellent à une révolution avant la banqueroute.
Et combien sont-ils les dévots du ballon rond, à Lille, Lyon ou Nantes, à avoir payé pour voir les chameliers de l’émir, en espérant secrètement que David terrasse Goliath ? Fin diagnosticien, Luis Enrique a parfaitement identifié l’ambiguïté PSG. « Je sens un climat négatif », lâchait le technicien espagnol en conférence de presse à la veille de la demi-finale face à Arsenal. Là encore, difficile de lui donner tort car le PSG est depuis toujours un club que nous adorons détester.
Certes, depuis qu’il est devenu une marque, sa zone de chalandise s’est considérablement étendue. Certes, la pluie d’étoiles qui s’est ab