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Make foot-business great again

Journaliste

Touchez pas au grisbi ! À un an de la 23e Coupe du Monde, le football prend d’ores et déjà ses quartiers chez Donald Trump, avec une Coupe du Monde des Clubs grand format, qui débute ce week-end, à Miami, dernière invention de Gianni Infantino, l’omnipotent président de la FIFA et vieux complice de « TACO ». À peine rentré de Munich, le Paris Saint-Germain repart donc au turbin. L’Ukraine et Gaza attendront, les affaires sont les affaires.

Le pape du ballon rond a ses entrées au bureau ovale. Le 7 mars dernier, Gianni Infantino y était reçu avec une considération à laquelle Volodymyr Zelensky n’avait pas eu droit une semaine plus tôt. Le président de la FIFA (Fédération internationale de football association) venait présenter à celui des États-Unis le trophée ostentatoire de la Coupe du Monde des Clubs nouvelle formule (32 équipes, 63 matches).

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L’attention a été appréciée : Donald Trump a même demandé s’il pouvait le garder. « Le 13 juillet, tu devras juste le prendre avec moi pour l’apporter aux vainqueurs », a répondu Infantino. Comme Minus et Cortex, les deux mâles blancs sont prêts à conquérir le monde.

Car entre deux blagues en costard – très important le costard, Volodymyr ! – on évoqua également la (vraie) Coupe du Monde (des nations), qui, se déroulera, quant à elle, en 2026, en majeure partie aux USA mais également au Canada, a priori pas encore annexé, et… au Mexique, ce qui devrait créer quelques embouteillages de supporters à la frontière. Au menu : 48 participants et 104 matches. « Nous avons dix millions de billets en vente. C’est comme trois Super Bowl par jour pendant un mois », claironne son promoteur. Voilà des mots qui parlent au golfeur de Mar-a-Lago. Quand quatre habitants de la planète sur dix n’ont pas les moyens de faire trois repas par jour Infantino, lui, invente un nouveau régime quotidien : pognon matin, midi et soir.

En bon flagorneur, Infantino assura Trump de la réelle chance de l’équipe des États-Unis de remporter la compétition. Il avait auparavant raconté les mêmes craques à Vladimir Poutine et à l’émir du Qatar. Appréciez l’acabit du carnet d’adresses. Mais les profits sont trop généreux pour sélectionner de façon mesquine ses poignées de main. La Coupe du Monde en Russie aurait rapporté 200 milliards de dollars, l’équivalent de deux ans de dépenses militaires pour « l’opération spéciale » en Ukraine. Et souvenons-nous du numéro de contorsionniste d’Infanti


Nicolas Guillon

Journaliste