Sur nos préoccupations
Nos espaces médiatiques sont saturés de plusieurs préoccupations récurrentes : les guerres armées, la guerre commerciale, les faits divers violents. Des bibliothèques entières sont remplies d’histoires, de faits, de propositions pour améliorer nos sociétés humaines, d’explication des sciences. Si nous arrivions à prendre un instantané des échanges informationnels de ce milieu de l’année 2025 et à en faire une synthèse rapide, nous aurions sous les yeux la somme de nos préoccupations humaines, et nous pourrions répondre à cette question : qu’est-ce qui nous préoccupe en ce moment ?

Imaginons ce document d’une dizaine de pages, classé par nombre d’occurrences. Imaginons conserver ce document et le faire lire à des humains de 2150, dans 125 ans. Cette distance chronologique est facilement imaginable, elle est de l’ordre de notre échelle temporelle concevable par nos sens et notre mémoire. Il y a 125 ans c’était 1900. Mon grand-père paternel, que j’ai très bien connu, est né en 1904.
Nous savons bien que des prévisions sur 125 ans s’avèrent être des prédictions fantaisistes, creuses et inutiles. La science-fiction, qui a pourtant l’habitude de l’exercice et qui le réalise de la manière la plus créative, nous en a démontré l’impossibilité.
Pourtant, une nouvelle donnée est apparue, apte à reconsidérer notre futur. La catastrophe bioclimatique est désormais le fait scientifique le plus prouvé et le plus fiable. Ce fait est si massif, si constant dans son effet, qu’il impose un retournement sur notre incapacité à prévoir le futur. Il est désormais certain que la catastrophe bioclimatique va produire des effets à l’échelle de la planète, qui vont fortement transformer nos sociétés. Ces effets sont inévitables. Actuellement, toutes les actions du monde des humains impliquent une augmentation de +3°C en 2100. Les centaines de milliers de scientifiques qui travaillent sur ce vaste sujet considèrent que ce niveau d’augmentation de la température provoquera, à coup sûr