Grand Paris : rattraper un retard ou imaginer un autre chemin ?
La décennie 2005-2015 a été une décennie de très intenses débats sur la question du « Grand Paris » : ouvrages, articles et conférences se sont multipliés sur le sujet. Beaucoup de choses ont effectivement évolué pendant cette période[1]. Les deux mesures les plus emblématiques ont été la décision de réalisation d’un métro « Grand Paris Express » de 200 kilomètres du côté de l’aménagement du territoire d’un côté, et la création d’une Métropole du Grand Paris, suite à la loi de Modernisation de l’action publique et d’affirmation des métropoles (Maptam) de janvier 2014, de l’autre.

Depuis lors, le sujet s’est fait beaucoup plus discret dans le débat public. Du côté de l’État, alors que Paris était présentée comme une opportunité pour tirer l’économie et le rayonnement de la France au début du siècle, la politique d’aménagement du territoire s’est progressivement présentée comme la seule attention aux supposés « perdants » des mutations territoriales (ruralité, petites villes, banlieues, outre-mer) : le mot de métropole a presque disparu des discours ministériels pendant une décennie.
Par ailleurs, du côté des collectivités locales, un prudent conservatisme a prévalu. La campagne électorale qui précède les élections municipales de 2026 sera-t-elle l’occasion de redébattre de l’organisation des pouvoirs locaux ? Puisque les questions de proximité dominent lors des élections municipales, c’est principalement par l’extérieur de la joute électorale que la question pourrait, éventuellement, resurgir dans le débat[2].
Une métropole parisienne si singulière par rapport aux métropoles régionales
Toutes les grandes métropoles françaises ont été marquées par l’émergence d’institutions métropolitaines puissantes. Le Grand Paris s’en distingue de multiples manières, notamment sur le plan de l’incarnation politique, de l’intégration des compétences techniques, des énoncés stratégiques et du périmètre territorial.
Tout d’abord, pour le périmètre territorial, rappelons la s
