Il faut pérenniser les haltes soins addictions
Je refuse que les haltes soins addictions (HSA) disparaissent dans l’indifférence politique. Ces structures, anciennement dénommées « salles de consommation à moindre risque », ne sont ni un totem idéologique ni un symbole polémique : ce sont des dispositifs de santé publique fondés sur des données robustes, évalués, documentés, et dont l’efficacité est reconnue par l’ensemble des autorités scientifiques sollicitées. Leur avenir n’est pas une question d’opinion, c’est une question de responsabilité.

Les HSA accueillent des personnes consommatrices de drogues en situation de précarité extrême, souvent privées de toute continuité de soins. Elles constituent un espace médico-social sécurisé, où l’accompagnement repose sur des principes éprouvés de santé publique : réduction des risques, prévention des comorbidités infectieuses et somatiques, prise en charge de première intention, continuité vers les soins spécialisés et travail social d’accès aux droits et à l’hébergement. Contrairement à ce que certains discours laissent entendre, elles ne « favorisent » ni la consommation ni l’impunité : elles évitent des overdoses, préviennent des infections, réduisent les complications et recréent un lien avec le soin là où celui-ci avait été rompu. Elles sont avant tout une première porte d’entrée vers le soin et la prise en charge.
Des évaluations unanimement favorables
Les résultats sont connus, publiés, répétés. L’étude de l’Inserm de 2021 montre une réduction de 69 % des overdoses non fatales, 6 % des infections VIH, 11 % de l’hépatite C, jusqu’à 77 % des complications cutanées et 71% des passages aux urgences. Sur le plan épidémiologique, ces données ne laissent aucune place au doute : la présence d’une HSA diminue la morbi-mortalité des usagers, stabilise les parcours et réduit la charge pour l’hôpital. Sur le plan économique, près de 11 millions d’euros de dépenses médicales seraient évitées sur dix ans, démontrant une efficience rarement atteinte dans les interve
