Numérique

Penser la transition numérique, une urgence

Juriste, Juriste

Sans une mise en place rapide de formations à l’utilisation de l’IA et d’alternatives numériques plus durables et moins polluantes, la transition numérique, intrinsèquement liée à la transition écologique, est impensable. Réduire l’écart entre les utilisateurs « ordinaires » d’Internet et ceux qui comprennent et exploitent ces outils devient dès lors un défi à la fois démocratique et civilisationnel, la désinformation et la manipulation des masses étant amplifiées par la popularisation de l’IA générative.

La « transition numérique », expression évoquant par analogie la « transition écologique » qu’il est crucial de penser de manière simultanée, se présente comme une course à deux faces.

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D’une part, la transition numérique est un processus, une mutation par nature inachevée vers une société totalement digitalisée ; d’autre part, elle est la recherche d’un équilibre entre cette inéluctable transformation et l’indispensable recherche de préservation de notre environnement. En ce sens, elle doit impérativement aboutir à l’émergence d’un « monde digital durable » : la survie de l’espèce humaine sur la planète en dépend.

La transition numérique, un processus social à encadrer

Nos États, nos administrations, nos entreprises, nos interactions humaines se digitalisent progressivement depuis des décennies. Cette transformation peut être aisément observée dans tous les aspects de notre vie quotidienne. Peut-on pour autant qualifier les mutations en cours, à l’instar du développement fulgurant de l’intelligence artificielle générative (comme ChatGPT de OpenAI, qui est capable de produire des textes de manière quasi-autonome), de « révolutions » ? Il y a eu plusieurs « révolutions » numériques depuis la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle : le télégraphe qui a changé la façon dont nous communiquons sur les longues distances ; les transistors qui ont permis la radiodiffusion et constitué un prélude à l’invention de l’ordinateur moderne ; l’Internet qui a révolutionné l’accès à l’information, ou encore les smartphones qui ont placé une grande partie de la connaissance humaine dans la paume de notre main.

Aujourd’hui, le terme de « révolution numérique » paraît dépassé : la société avance non plus par à-coups, mais de manière ordonnée par le marché, au gré des inventions numériques et des politiques d’innovation nationales, comme le plan « France Relance » de 100 milliards d’euros qui vise à soutenir l’innovation technologique.

L’existence d’une communication


Matthieu Caron

Juriste, Maître de conférences en droit public à l'université polytechnique des Hauts-de-France, membre du laboratoire LARSH et directeur général de l'observatoire de l'éthique publique.

Raphaël Maurel

Juriste, Maître de conférences en droit public à l’Université de Bourgogne, chercheur au CREDIMI et Secrétaire général de l’Observatoire de l’éthique publique