Art contemporain

Mohamed Bourouissa : « Il y a quelque chose de l’exorcisation d’un traumatisme »

Critique

Dans « Signal », actuellement présentée au Palais de Tokyo, où de nouvelles productions cohabitent avec des installations composées de travaux antérieurs, Mohamed Bourouissa prend le parti de laisser l’ancien informer le nouveau et le nouveau contaminer la perception de l’ancien. Les va-et-vient entre intériorités et monde extérieur sont autant de « signaux » à décrypter. L’artiste revient sur la conception, telle un jardin, de son exposition, et des artistes qu’il y a invités.

Sous les verrières du Palais de Tokyo, c’est dans la couleur jaune intense d’un jardin bordé de mimosa que « Signal », l’exposition de Mohamed Bourouissa, curatée par Hugo Vitrani, accueille son public. En passant entre ses nouvelles productions et ses installations composées de travaux plus anciens, l’artiste rend régulièrement visite aux plantes, en guettant leurs signes de fatigue ou leurs bourgeonnements. « Les mimosas, m’explique-t-il en me montrant le voisinage des différents spécimens, ne supportent pas la solitude ». RV

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La première chose que l’on voit lorsqu’on entre dans l’exposition, ce sont ces hautes plantes, jaunes, vertes, et beaucoup de nuances de couleur. Comment avez-vous constitué cette sélection de plantes ?
J’avais vraiment envie qu’il y ait un jardin ici. On commence à voir les fleurs. Le jardin est constitué d’un mélange de plantes, principalement méditerranéennes, inspiré à la fois de ce qu’on avait fait à Liverpool et de l’herbier de référence que j’avais constitué à Alger. La moquette jaune provient du premier projet que j’ai fait à Sidney, où le public arrivait dans un espace au sol jaune. J’avais récupéré cette moquette jaune pour raconter l’histoire du mimosa. C’est sur un sol similaire que j’ai présenté le film Le Murmure des fantômes, devenu ici l’installation Oiseaux du paradis, et aussi la pièce Brutal Family Roots. Alors pour l’exposition « Signal », je les ai rassemblés dans un seul et même ensemble, un parcours dans ce jardin qu’on vient visiter.

Le jardin, la charpente en bois blanche qui le structure, les photographies de Horse Day (2015) de cowboys noirs américains à Philadelphie, imprimées et fragmentées sur des carcasses de voitures érigées en monuments… Il y a un geste rétrospectif dans cette exposition de votre travail au Palais de Tokyo. Mais au-delà de la rétrospective, il semble que ces formes plus ou moins récentes forment autour de nous une concaténation, en s’engrangeant les unes aux autres. Est-ce que vous v


Rose Vidal

Critique, Artiste

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