Un Chat(GPT) dans le moteur, et réciproquement
OpenAI vient d’annoncer le lancement de son propre moteur de recherche, directement intégré à ChatGPT. Pour l’instant uniquement disponible aux abonnés payants, cette fonctionnalité, qui était aussi prévisible qu’attendue, relance l’une des toutes premières questions des grands biotopes numériques : celle du lien entre, d’une part, des bases de connaissances, encyclopédiques ou non, et, d’autre part, des ingénieries calculatoires de restitution, de réponse, et de ce qu’il peut advenir des relations complexes entre les deux.

L’arrivée de ChatGPT et des autres artefacts génératifs en 2022 est une révolution semblable à celle que fut l’arrivée de Google en 1998 et de Wikipédia en 2001. Pour ChatGPT comme pour Wikipédia et comme pour Google, on a d’abord annoncé la mort programmée des bibliothèques et de tous celles et ceux qui faisaient profession de médiation documentaire ou de transmission de connaissances, des bibliothécaires aux enseignants. Bien sûr, il n’en fut rien, même si la manière dont Google et Wikipédia impactèrent nos vies intimes et nos rapports à l’information et à la connaissance eut bien sûr un effet sur nos métiers. Mais, pour le reste, Google a trouvé sa place en bibliothèque et les bibliothèques ont – plus difficilement c’est vrai – trouvé leur place dans Google. Même chose pour Wikipédia, sachant que nombre de wikipédiens et wikipédiennes sont également enseignants ou bibliothécaires.
Les questions posées furent les mêmes qui se posent aujourd’hui avec l’arrivée de ChatGPT et des autres artefacts génératifs et tournèrent principalement autour : de la fiabilité (est-ce que ça ne raconte pas trop d’âneries ?), des usages et de la volumétrie de ces usages (qui va vraiment s’en servir et est-ce que ce n’est pas un problème que tout le monde puisse s’en servir ?) et de la perception que nous avons des contours de certains métiers (est-ce que cela va nous prendre – tout ou partie de – nos emplois ?).
Il est plus que probable que la réponse à c