Rediffusion

Enfants en marche, pour le climat

Philosophe

Depuis quelques semaines de très nombreux jeunes marcheront une nouvelle fois pour la planète. Devant la justesse de leurs slogans et de leur conscience écologique, la pertinence démocratique de leurs organisations, la lucidité dont témoignent leurs prises de parole, la sincérité de leur engagement, minorité et majorité semblent entièrement inversées. Rediffusion du 1er mai

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We are the voiceless future of humanity …
We will not accept a life in fear and devastation.

 

16 mars 2019. Tandis que, remplissant à 100 % les unes des médias, les gros titres sur les Gilets jaunes, les casseurs et les dégâts sur l’avenue des Champs-Élysées s’amoncellent, 350 000 jeunes Français manifestent ; un million et demi dans le monde, en Australie, en Inde, en Russie, en Belgique, en Corée du Sud, au Canada, etc., participent à « la marche du siècle pour le climat ». Il en a été un peu question les 15 et 16 mars et depuis, plus grand-chose, voire plus rien[1]. La mobilisation et la qualité des mouvements de ces jeunes qui depuis des mois manifestent, témoignent, organisent des sit-in, planifient des actions via les réseaux sociaux, font la grève des cours, sont pourtant les vraies bonnes nouvelles du moment. Ce qu’ils demandent n’est ni le pouvoir d’achat ni la démission du gouvernement mais l’action politique, dont ils se sentent partie prenante, en faveur de la réglementation énergique et immédiate des activités dont les conséquences rendent ou vont rendre la planète Terre inhabitable.

Dans les milieux médicaux, il est connu que plus les individus sont jeunes, plus leur conscience de la réalité de la mort et leur capacité à l’affronter est vive. Au contraire, plus ils vieillissent, plus grande est la difficulté de l’objectiver et de l’accepter, comme si l’avancée dans la vie faisait se développer une croyance sous-jacente en l’immortalité. Ceux qui marchent pour le climat, font la grève des cours un jour par semaine depuis le début de l’automne 2018 et manifestent au nom de tous les êtres humains, constituant un public mondial qui ne parvient nulle part ailleurs à s’instaurer, sont des enfants, des jeunes, des adolescents. Devant la justesse de leurs slogans et de leur conscience écologique, la pertinence démocratique de leurs organisations, la lucidité dont témoignent leurs prises de parole, la sincérité de leur engagement, minorité et majori


[1] Bon compte-rendu dans The Guardian, premier article et second article. Les manifestations de jeunes ont eu lieu dans 2233 villes et 128 pays.

[2] La citation est un propos de Jonas Kampus de Suisse. Sur l’impressionnant mouvement belge, voir www.cahiers-pedagogiques.com

[3] nationalgeographic.com

[4] Sur le lien entre science, enquête et public, voir par exemple le site

Joëlle Zask

Philosophe, Professeure de philosophie politique à l'université d'Aix-Marseille

Notes

[1] Bon compte-rendu dans The Guardian, premier article et second article. Les manifestations de jeunes ont eu lieu dans 2233 villes et 128 pays.

[2] La citation est un propos de Jonas Kampus de Suisse. Sur l’impressionnant mouvement belge, voir www.cahiers-pedagogiques.com

[3] nationalgeographic.com

[4] Sur le lien entre science, enquête et public, voir par exemple le site