Crise des opioïdes, enjeu à venir du mandat de Trump
Un décès par overdose au fentanyl toutes les dix minutes : ce chiffre témoigne de l’ampleur de la crise des opioïdes aux États-Unis. Le pays est confronté à une crise sanitaire sans précédent : en deux décennies, plus d’un million d’Américains sont morts d’une overdose liée aux drogues, impliquant aux deux tiers des opioïdes (près de 727 000 décès). Ce phénomène est allé de pair avec un regain des contaminations au VIH et aux hépatites B et C du fait du partage des seringues utilisées pour l’injection. Selon le Sénat américain, le coût de la crise des opioïdes représentait 1 500 milliards de dollars en 2020.

L’épidémie américaine des opioïdes a commencé dans les années 1990 et s’est déployée sur plusieurs décennies. Elle trouve ses origines dans la sur-prescription de médicaments opioïdes pour soulager les patients douloureux, exaltée par les stratégies marketing offensives des laboratoires pharmaceutiques. Elle s’est ensuite muée en une « crise de la dépendance » aux opioïdes de synthèse et aux drogues dites stimulantes (cocaïne ou méthamphétamine dite crystal meth), qui s’est amplifiée du fait de l’essor des marchés illicites, d’abord des opiacés d’origine naturelle (l’héroïne, fabriquée à partir du pavot à opium), puis des opioïdes de synthèse et du fentanyl (fabriqués en laboratoire). Les États-Unis sont aujourd’hui entrés dans une quatrième vague de l’épidémie, marquée par des overdoses impliquant des combinaisons de produits (fentanyl et stimulants comme la cocaïne ou la méthamphétamine).
Malgré les dizaines de milliards de dollars consacrés à la lutte contre les opioïdes, le gouvernement fédéral ne parvient pas à enrayer le phénomène : la barre des 20 000 décès annuels a été franchie au début des années 2000, celle des 30 000 en 2006, avant une accélération galopante pendant la décennie 2010 (plus de 40 000 décès en 2011, plus de 60 000 en 2016, plus de 90 000 en 2020, etc.).
Dans ce contexte, la politique des drogues américaine a connu des évolutio