Opinion

De l’avis des commentateurs les mieux introduits, les dirigeants européens ont été scandalisés par le discours que J.D. Vance a prononcé à Munich, le 14 février 2025. Et il est vrai qu’au lendemain de son allocution, l’émotion était palpable, tant à la Commission européenne que dans les capitales des pays membres. Mais de quelle nature était le scandale ou, pour le dire de manière plus précise, de quoi les chefs d’État et de gouvernement du Vieux Continent s’offusquaient-ils réellement ? Pour répondre à cette question, il convient de revenir sur les propos du nazillon joufflu qui occupe aujourd’hui le poste de vice-président des États-Unis.

Si les Européens veulent rentrer dans les bonnes grâces de la nouvelle administration républicaine, prévenait Vance, trois conditions doivent être remplies. Premièrement, il faut qu’ils ouvrent plus grand les portes du pouvoir aux partis d’extrême-droite que Donald Trump et son équipe considèrent comme leurs relais attitrés sur le Vieux Continent. Mieux encore, les formations à privilégier sont celles dont les chefs de file se montrent les plus susceptibles de répliquer pour leur compte ces gestes du bras un peu vintage qui constituent désormais le signe de ralliement du clan MAGA.

Deuxièmement, pour renouer les liens transatlantiques aujourd’hui distendus, Washington demande que l’UE se lance dans une opération de déportations aussi massive que celle dont le führer orange entend faire bénéficier ses partisans. Sans doute n’ira-t-on pas jusqu’à exiger des quotas d’expulsions et de décès en mer. Pour autant, il est probable que la construction de nouveaux camps d’internement et l’augmentation du nombre des naufrages seraient perçus comme autant de signes de bonne volonté.

Enfin, troisièmement, J.D. Vance a sommé les bureaucrates néo-soviétiques qui sévissent à Bruxelles de renoncer aux réglementations importunes et à la taxation abusive des géants de la tech étatsunienne. Au nom d’une liberté d’expression qui ne doit sou