Le monde à 360°
Je dis ski il tombe je dis sapin il tombe aussi
Cette femme que je ne connais pas a un chimpanzé et je veux l’emmener voir une exposition. Le film que je dois aller voir est violent et en attendant d’aller à la projection on me préconise des injections d’hormones pour vivre moins sensiblement la fin de l’histoire. Le film va bientôt commencer et mon amie doit me faire les injections mais j’ai du mal à la joindre à ce sujet et je l’appelle bientôt toutes les cinq minutes pour qu’une de ses connaissances me laisse garder son chimpanzé pour l’après-midi. C’est un tout petit et je veux l’emmener au Palais de Tokyo. Je le veux comme une urgence, ce n’est pas un caprice de vacances, je suis prête à courir et déplacer des montagnes pour obtenir une garde de quelques heures. Il parle la langue des signes, il est comme un enfant que je ne peux pas avoir.
Nous entrons dans l’exposition. De la langue des signes il me donne une image, nous passons devant une installation avec des barreaux, il s’agite un peu. Il n’y a rien derrière cette cloison de fer à part mon regard qui s’est déplacé et nous voit passer dans une sorte de travelling, les barreaux sont des arbres et nous bougeons comme un soleil. Mes yeux nous voient passer dans cette intermittence et éblouie je place la tranche de ma main sur mon front pour les protéger. Je sens la pulsation de ma tempe contre mon pouce, et plus je la sens plus je vois mon corps marcher et s’essouffler.
Nous nous éloignons dans la langue des signes. C’est le pouce et l’index qui gambadent et se font plus petits. Normalement ils ne gambadent pas mais je lui explique et il attrape mes doigts, qui sont à la fois un mot et un jeu, nous nous racontons toute l’histoire. Le petit singe s’agrippe à moi comme une descendance, mon corps le rassure, nous allons marcher des heures et à travers une foule de choses.
Ma mère m’a il y a assez longtemps maintenant et à l’époque l’anesthésie l’envoie loin en vacances. Elle se croit au ski. « Attention un sap