Art contemporain

Fractales – sur « Electric Op » au Musée d’Arts de Nantes

Critique d'art

Avec « Electric Op », le Musée d’arts de Nantes propose de revenir sur l’Op Art, mouvement né dans les années 1960 dont les innovations mêlant art et technologie suscitaient, à l’époque, des critiques qui résonnent avec celles adressées aux IA génératives qui bouleversent, à l’heure actuelle, les processus de création artistique. Une exposition qui place l’expérience optique des visiteurs au cœur de son parcours, à défaut d’une curation qui met insuffisamment en perspective les œuvres présentées avec leur geste inaugural et leur postérité.

L’engouement actuel pour les productions issues de l’Intelligence Artificielle ont probablement pour corollaire un retour récurent vers les mouvements artistiques et les créateurs des de l’Op art. Productions de masses, machinismes, technologies et tableaux génératifs pourraient, d’un regard rapide, faire le pont entre deux périodes.

publicité

Victor Vasarely énonce dans ses notes « Si la conversation de l’œuvre résidait, hier encore, dans l’excellence des matériaux, la perfection de leur technique et de la maîtrise de la main, elle se retrouve aujourd’hui dans la conscience d’une possibilité de recréationmultiplication et d’expension. Ainsi disparaîtra, avec l’artisanat, le mythe de la pièce unique et triomphera enfin, l’œuvre diffusable, grâce à la machine et par elle-même. » Obtus dans leurs approches picturales, radicalement novateurs et souvent portés par une grande cohérence dans le motif et dans la réalisation, les travaux de l’Op Art ont, dès leurs origines, cette ambition de réinventer une sorte « d’alphabet du monde ».

L’exposition « Electric Op » qui se tient actuellement au Musée d’Arts de Nantes nous plonge dans cette histoire riche et prolifique et cela grâce à un dialogue entre les riches collections du Buffalo AKG Art Muséum et celles du Musée d’Arts de Nantes. Les multiples facettes des arts optiques (Op Art) sont ici exposées et mettent en perspective les bouleversements et changements radicaux avec lesquels ont composés cette esthétique. Le présupposé de l’exposition est simple : il suppose que la vue, en sus de se définir comme outil biologique, est un moyen de ressentir le monde continuellement façonné et remodelé par les technologies visuelles.

L’œuvre ouverte

Le travail d’actualisation est difficile. La démarche historique de l’Op art et son pendant du Group de Recherche en Art Visuel (GRAV) s’inscrivent dans une époque avec ses considérations artistiques et industrielles. Regarder en 2025 ces travaux nous demande de nous projeter dans la radi


Léo Guy-Denarcy

Critique d'art