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Dahlia Scheindlin et Omar Dajani : « Le destin des Palestiniens et des Israéliens est lié : ils peuvent prospérer, ou sombrer ensemble. »

Journaliste

A Land for All est l’une des initiatives israélo-palestiniennes qui œuvrent pour la résolution du conflit israélo-palestinien et surtout pour ce qu’on a appelé depuis le 7 octobre « the day after » : une solution politique à la situation, une proposition de modalité de réconciliation et de coexistence. À l’exemple de l’Union européenne, mais pas uniquement, et prenant acte de l’imbrication entre la Palestine et Israël, ces deux pays formeraient deux États souverains, égaux, réunis dans une confédération régie par la liberté de résidence et de circulation.

Le projet pro-paix A Land for All (« Une [seule] terre pour tous ») existe depuis 2012 et prône un principe reposant sur l’existence de deux États auto-déterminés, la Palestine et Israël, mais aussi sur cette idée que l’espace Schengen a rendue familière aux Européens : un Palestinien pourrait être citoyen de la Palestine et résider en Israël ; un Israélien pourrait habiter en Palestine et être un citoyen d’Israël. Liberté de circulation, liberté de résidence, égalité des droits, coopération seraient assurés dans le cadre d’un modèle confédéral. Les élections locales seraient ouvertes aux résidents non-citoyens.

S’il n’existe aucune solution définitive pour résoudre les équations sanglantes mettant en jeu nationalité, résidence et citoyenneté, ou encore indépendance, souveraineté et démographie, ce projet se distingue néanmoins de façon claire et franche des propositions reposant sur le paradigme de ladite « séparation », tout autant que d’un État binational. Il concilie retour des réfugiés palestiniens, maintien des populations juives en Cisjordanie, solution à deux États, Jérusalem comme capitale partagée. Il prend acte de l’attachement à la terre natale des uns et des autres.

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Nous avons contacté Dahlia Scheindlin et Omar Dajani avec l’idée de publier leur entretien dans la foulée de la Conférence sur l’État de Palestine à l’ONU, qui devait se tenir du 17 au 20 juin. La première, co-fondatrice et membre du conseil d’administration de A Land for All, est docteure en sciences politiques de l’université de Tel Aviv (sa thèse portait sur les conflits en Serbie-Kosovo, Arménie-Azerbaïdjan et Chypre), analyste politique, chroniqueuse au journal israélien Haaretz (en anglais) et chercheuse au Century International. Le second, coprésident palestinien de A Land for All, est professeur de droit international à la McGeorge School of Law de l’Université du Pacifique. Conseiller juridique de l’équipe palestinienne lors des négociations de paix de 1999 à 2001 (sommets


Cécile Moscovitz

Journaliste, Secrétaire générale de la rédaction d'AOC