Arc en Ciel au Liban
N’étaient la lumière naturelle et la chaleur humaine, le Liban serait un enfer. L’air est irrespirable. Les poubelles sont partout. Les poissons meurent dans les eaux du Litani. Les taux de cancer sont en augmentation. Les jeunes ne trouvent pas de travail, ils s’en vont. L’électricité est donnée au compte-goutte. Pourquoi ? Parce que chacune de ces plaies rapporte gros. À qui ? Aux mafieux qui sont au pouvoir. Un exemple ? L’électricité est en partie livrée par bateaux, à un coût faramineux : près de deux milliards de dollars par an. Il suffirait de construire une centrale électrique avec un investissement équivalent à un an d’importation pour n’avoir plus besoin de débourser les années suivantes. Mais pour les mafieux, ne plus débourser l’argent de l’État c’est ne plus encaisser de commissions au passage.
En désaccord sur presque tout, les mafieux s’entendent totalement dès lors qu’il s’agit de prendre le pays en otage et de s’en partager les revenus.
Des dizaines de millions de dollars alimentent chroniquement leurs comptes en banque tandis que les gens sans moyens n’ont pas de quoi s’éclairer. Les poubelles, c’est pareil, en pire. Ce monde-là préfère mettre la santé de tous en danger plutôt que de renoncer à leurs prébendes et donc au pouvoir que leur donne ce fric. Tous les mouvements citoyens – il y en a – sont boycottés par une loi électorale créée par l’establishment pour l’establishment qui rend extrêmement difficile l’élection d’une personne indépendante au rang de député. Quand il s’est agi notamment, en mai 2016, de faire barrage au mouvement citoyen Beirut Madinati dans les élections municipales, tous les chefs ennemis, d’un bout de l’échiquier à l’autre, se sont unis en formant des listes communes, pour arroser la clientèle et pour peser de tout leur poids contre la percée. En désaccord sur presque tout, les maffieux s’entendent totalement dès lors qu’il s’agit de prendre le pays en otage et de s’en partager les revenus.
Parmi les gens qui essayent de