Environnement

Ecologie humaniste ou décroissance ? La question et la réponse d’Emmanuel Macron

Avocat spécialisé en droit de l’environnement

Ce 29 juin 2020, Emmanuel Macron a choisi de répondre, non pas tant aux 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat qu’aux électeurs du second tour des municipales en exposant sa propre conception d’une écologie « humaniste ». Un discours qui préfigure sans doute ce qui sera le débat de la prochaine élection présidentielle entre deux modèles d’écologie.

Emmanuel Macron n’a pas simplement choisi sa réponse aux 150 citoyens : il a également choisi la question. La question posée par les 150 était celle-ci : comment allez-vous reprendre sans filtre nos propositions ? La question traitée par le Président de la République était surtout celle-ci : de quelle écologie voulons-nous ?

Au lendemain des élections municipales qui ont permis aux Verts de ravir plusieurs grandes villes avec la gauche, Emmanuel Macron a profité de la tribune offerte par la Convention citoyenne pour le climat dans les jardins de l’Élysée, non pas tant pour s’engager précisément à mettre en œuvre telle ou telle proposition mais plutôt pour défendre sa propre conception d’une écologie humaniste, libérale et européenne qu’il oppose à celle défendue par les Verts. Ce faisant, il a souhaité imposer sa propre définition de l’enjeu essentiel de la prochaine élection présidentielle : écologie de la décroissance ou écologie de la croissance verte ?

Le syndrome du hamster qui tourne dans sa roue.

Sur le fond des propositions des 150 citoyens : Emmanuel Macron ne s’est concrètement engagé sur aucune. D’entrée de jeu, il a brandi trois « jokers » en opposant un véto définitif à trois d’entre elles : la limitation de la vitesse à 110 km/h sur les autoroutes, la taxation à 4 % des dividendes des entreprises supérieurs à 10 millions d’euros et la modification du préambule de la Constitution. Les autres propositions n’ont pas formellement fait l’objet d’un joker mais ont pourtant bien été écartées ou renvoyées à plus tard, comme celle consistant à inscrire le crime d’écocide dans la loi. Renvoi du sujet à un « groupe de suivi », au niveau international, à une concertation avec les élus… le président de la République a rappelé une évidence : il ne peut pas tout faire ni empiéter sur des compétences dévolues à d’autres institutions comme l’Union européenne ou les régions.

À l’arrivée, Emmanuel Macron a promis un plan de relance vert ainsi qu’un projet de loi pour le


Arnaud Gossement

Avocat spécialisé en droit de l’environnement, Professeur associé à l’Université Paris I

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