Ecologie humaniste ou décroissance ? La question et la réponse d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron n’a pas simplement choisi sa réponse aux 150 citoyens : il a également choisi la question. La question posée par les 150 était celle-ci : comment allez-vous reprendre sans filtre nos propositions ? La question traitée par le Président de la République était surtout celle-ci : de quelle écologie voulons-nous ?

Au lendemain des élections municipales qui ont permis aux Verts de ravir plusieurs grandes villes avec la gauche, Emmanuel Macron a profité de la tribune offerte par la Convention citoyenne pour le climat dans les jardins de l’Élysée, non pas tant pour s’engager précisément à mettre en œuvre telle ou telle proposition mais plutôt pour défendre sa propre conception d’une écologie humaniste, libérale et européenne qu’il oppose à celle défendue par les Verts. Ce faisant, il a souhaité imposer sa propre définition de l’enjeu essentiel de la prochaine élection présidentielle : écologie de la décroissance ou écologie de la croissance verte ?
Le syndrome du hamster qui tourne dans sa roue.
Sur le fond des propositions des 150 citoyens : Emmanuel Macron ne s’est concrètement engagé sur aucune. D’entrée de jeu, il a brandi trois « jokers » en opposant un véto définitif à trois d’entre elles : la limitation de la vitesse à 110 km/h sur les autoroutes, la taxation à 4 % des dividendes des entreprises supérieurs à 10 millions d’euros et la modification du préambule de la Constitution. Les autres propositions n’ont pas formellement fait l’objet d’un joker mais ont pourtant bien été écartées ou renvoyées à plus tard, comme celle consistant à inscrire le crime d’écocide dans la loi. Renvoi du sujet à un « groupe de suivi », au niveau international, à une concertation avec les élus… le président de la République a rappelé une évidence : il ne peut pas tout faire ni empiéter sur des compétences dévolues à d’autres institutions comme l’Union européenne ou les régions.
À l’arrivée, Emmanuel Macron a promis un plan de relance vert ainsi qu’un projet de loi pour le