Trump, la chute du roi-bouffon
On a toujours su que Trump ne tirerait pas sa révérence avec élégance et promptitude. Ce que la plupart d’entre nous s’est toujours demandé en revanche c’est jusqu’où, dans sa chute, il était capable d’aller dans son désir de tout détruire. Je sais que le mot « chute » est généralement réservé aux rois et aux tyrans, mais c’est bien le théâtre dans lequel nous opérons, sauf qu’ici le roi est également le bouffon, l’homme au pouvoir également un enfant qui pique sa colère sans aucun adulte autour pour le reprendre. Nous savons qu’il fera tout pour rester au pouvoir, pour éviter cette ultime catastrophe : être un « loser ».

Il nous a clairement montré qu’il était prêt à manipuler et détruire le système électoral s’il le fallait. Il n’est en revanche pas clair s’il ira effectivement jusqu’au bout de ces menaces, ou si elles resteront en suspens dans l’air comme d’impuissants commandements. En tant que posture, la menace d’arrêter ou d’annuler le décompte des voix est une sorte de spectacle, mis en scène pour le plus grand plaisir de sa base. En tant que stratégie juridique fomentée par une équipe de juristes (dont des avocats travaillant pour le gouvernement) cependant, cela représente un grave danger pour la démocratie.
Comme tant de fois au cours de la présidence Trump, on se demande s’il bluffe, manigance, joue (la comédie) ou agit (provoquant des dégâts réels). C’est une chose de s’afficher comme le genre de type qui, pour conserver coûte que coûte le pouvoir, serait capable d’infliger des dommages indescriptibles à la démocratie ; c’en est une autre de faire de ce spectacle une réalité, en engageant des poursuites judiciaires susceptibles de démanteler les règles et les lois électorales garantissant le droit de vote, en s’en prenant aux fondements mêmes de la démocratie américaine.
Lorsque nous nous sommes rendus aux urnes, ce n’était pas tant pour voter pour Joe Biden/Kamala Harris (des centristes qui ont désavoué les plans plus progressistes concernant la santé