La politique de vaccination est-elle « performante » ?
Le vaccin serait-il notre porte de sortie de la crise ? Le gouvernement semble en être convaincu, conforté en cela par le conseil scientifique qui, dans son dernier avis, qualifie la campagne vaccinale « d’espoir majeur pour limiter l’impact voire résoudre en grande partie la pandémie Covid-19 ». Une « course contre la montre » est ainsi engagée entre, d’une part, la vaccination de la population et, de l’autre, la pénétration du virus dans la population, spécialement du variant dit « anglais ».
Le problème rencontré par le gouvernement a d’abord été l’opposition passive des « anti-vaccins ». À la fin de 2020, un tiers des Français ne croyaient pas que les vaccins seraient sûrs, ce qui faisait de la France la championne mondiale des réticents à l’inoculation. D’autre part, depuis peu de temps, le gouvernement est confronté à un sérieux problème d’approvisionnement et de logistique, qui ralentit sa course.
Après avoir écarté l’option de la vaccination obligatoire, remplacée par une demande d’expression de consentement avant inoculation, un des outils devenu hautement stratégique pour le gouvernement pour gagner cette course est l’indicateur du nombre quotidien de « personnes vaccinées ». Le gouvernement comptait initialement prendre le temps de convaincre les réticents, mais les comparaisons peu flatteuses de la presse avec les résultats des autres pays en termes de vaccination l’ont poussé à mettre cet indicateur au cœur de sa stratégie. Alors que le nombre de morts dues au Covid-19 assombrissait chaque soir le premier confinement, ce nouveau chiffre s’impose depuis le début de l’année 2021 dans le débat public (quoiqu’avec moins d’évidence) : il est annoncé au journal télévisé, répercuté partout quotidiennement. Le fonctionnement et les effets sociaux de ce nouveau décompte sont très différents du précédent. Alors que le nombre de morts portait la menace et nous incitait à nous terrer, le nombre de vaccinés porte l’espoir de sortie de crise ; il participe