Économie

Que faire de la dette publique ?

Haut fonctionnaire

Après un an de « quoi qu’il en coûte » face à la pandémie, la dette publique française, passée de 100 à 120 % du PIB, est déjà au cœur des enjeux de la prochaine élection présidentielle. En plus d’interpeller l’Union européenne quant à son rôle de régulatrice, il faudra, plutôt que de réduire les dépenses publiques, investir et corriger les inégalités existantes de la fiscalité. Et pour cela, accepter que l’endettement n’est pas condamnable et que nous sommes capables de vivre avec lui.

Nul ne sait comment évoluera la pandémie due au virus du Covid-19 et si nous en sortirons bientôt. Cependant, dans beaucoup de pays, le nombre de personnes contaminées est en forte réduction et la part de la population ayant bénéficié d’un vaccin devient significative. L’espoir revient de sortir de la phase aiguë de cette crise, avec son cortège de restrictions d’activités, de loisirs et tout simplement de liberté.

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Déjà, à Bruxelles comme à Paris, des responsables pensent que le temps est venu de refermer la parenthèse du « quoi qu’il en coûte ». Le ministre des comptes publics, Olivier Dussopt, s’est exprimé à plusieurs reprises dans ce sens. La Commission de l’Union européenne a demandé au Comité budgétaire européen d’engager une réflexion sur l’évolution des règles budgétaires à l’issue de la pandémie.

À Paris, la commission sur l’avenir des finances publiques, présidée par Jean Arthuis, est installée en décembre 2020, avec pour mission, selon le communiqué du gouvernement, de « proposer des scénarios de retour à l’équilibre des comptes, dans un objectif de stabilisation puis de réduction progressive de notre dette publique. Ces travaux intègreront notamment l’objectif de pérennisation des baisses de prélèvements obligatoires prévues au cours du quinquennat ».

Tout est dit en quelques mots. Les déficits publics sont une mauvaise chose imposée par les circonstances. Il faut y mettre fin au plus vite et parvenir à l’équilibre budgétaire. Mais il n’est pas question de revenir sur les avantages fiscaux accordés aux plus riches pour cela. Le rapport remis par cette commission le 18 mars 2021 respecte sans surprise le mandat qui lui a été donné.

Inutile d’avoir fait de longues études de finances publiques pour comprendre que si l’on n’augmente pas les recettes il faudra réduire les dépenses. Et contrairement à ce que l’on dit trop souvent à l’opinion publique, les sources potentielles d’économies importantes sur les dépenses publiques ne se trouvent pas dans


[1] Jacques Rueff, (1896-1978) inspecteur des finances, organise avec Raymond Poincaré la dévaluation du franc en 1928. Devenu directeur du Trésor au milieu des années 1930 puis sous-gouverneur de la banque de France, il mettra en place le « nouveau franc » avec Antoine Pinay et animera la commission Rueff-Armand en 1959/1960 qui proposera le programme de réformes économiques mis en place par le Général de Gaulle.

Jean-François Collin

Haut fonctionnaire

Mots-clés

Dette

Notes

[1] Jacques Rueff, (1896-1978) inspecteur des finances, organise avec Raymond Poincaré la dévaluation du franc en 1928. Devenu directeur du Trésor au milieu des années 1930 puis sous-gouverneur de la banque de France, il mettra en place le « nouveau franc » avec Antoine Pinay et animera la commission Rueff-Armand en 1959/1960 qui proposera le programme de réformes économiques mis en place par le Général de Gaulle.