Le Medef, un syndicat pas comme les autres
Le Medef est une chose curieuse, finalement assez peu connue et dotée bien souvent de pouvoirs considérables dans l’imaginaire de ses détracteurs. Il serait ainsi la main armée DU patronat – plutôt du GRAND patronat – (chose unifiée dotée d’une volonté déterminée) capable de dicter au pouvoir politique son agenda, ses orientations et ses décisions. La main cachée du libéralisme patronal irriguerait ainsi la vie publique. Quant à son chef, surnommé depuis plusieurs décennies le « patron des patrons », il aurait la capacité de commander l’ensemble des patrons et d’imposer son agenda et son programme aux autorités politiques.
Comme l’écrivait le 18 février 2016 un électeur mécontent au Président de la République : « Je suis indigné par les différentes dispositions que vous prenez concernant l’emploi et son corolaire (sic) la baisse du chômage. A quand le rétablissement de l’esclavage et le replacement de Victor Schoelcher au Panthéon par un ancien président du Medef ? »
Pour comprendre ce qu’est le Medef et s’intéresser un peu à l’actuelle course à sa présidence, il faut rappeler quelques caractéristiques de son fonctionnement et de son organisation.
Le Medef est d’abord une confédération. Il n’a pas à proprement parler d’adhérents directs. Ses adhérents sont des fédérations en nombre beaucoup plus important que celles des syndicats de salariés, et parfois nomades (elles peuvent s’en aller puis revenir selon le poids des cotisations qu’elles doivent payer et selon le rapport qualité/prix pouvant exister entre ces cotisations et les services que leur rend le Medef national).
L’affectio societatis est faible au Medef et on peut se demander ce que signifie un « médéfien » au regard d’un cégétiste ou d’un cédétiste.
Les adhérents de ces fédérations – par exemple un couvreur adhérent à la FFB (Fédération Française du Bâtiment) – ignorent bien souvent qu’ils sont aussi indirectement adhérents au Medef. Par ailleurs une partie de ces fédérations adhèrent à plusieur