Régionales : le 20 juin, il n’y a eu que des perdants

Il n’y a pas de vainqueurs des élections départementales et régionales du 20 juin, car nul ne peut se prévaloir d’un résultat obtenu alors que presque 67 % des électeurs n’ont pas voté (69,15 % en Île-de-France, 70,38 % dans le Grand Est, 75,78 % en Seine-Saint-Denis…), soit 30 millions sur 47,7 millions d’électeurs inscrits. Mais il y a de nombreux perdants.
Les perdants du 20 juin
On a beaucoup dit que la démocratie était la première victime de ce scrutin. En vérité, cette défaite est bien antérieure à ce scrutin qui n’a fait que la révéler. Et puis, l’abstention est aussi une forme d’expression politique, nous y reviendrons.
Le premier perdant est Emmanuel Macron qui a voulu poursuivre son entreprise de destruction des partis politiques « du vieux monde », comme on disait à LREM, pour imposer son propre mouvement, un mouvement sans ancrage dans le pays, sans histoire et sans programme. Le résultat obtenu dépasse ses espérances puisqu’il a réussi non seulement à accélérer la décomposition des partis traditionnels de droite et de gauche, mais également à infliger une cuisante défaite à son propre mouvement qui n’avait, il est vrai, jamais réussi à exister réellement après l’élection présidentielle de 2017.
Il a fait disparaître « en même temps » la droite, la gauche et le centre. En effet, tous les commentaires sur le renforcement après cette élection des Républicains, des Socialistes ou des Écologistes ne reposent que sur l’aveuglement ou la mauvaise foi, car jamais ces partis n’ont représenté une part aussi faible du corps électoral.
Il n’est vraiment pas certain que la démocratie en sorte renforcée, mais ce n’était peut-être pas le principal objectif d’Emmanuel Macron.
L’autre mauvaise nouvelle pour le Président de la République est la mauvaise forme électorale du Rassemblement National qui, malgré des mois de matraquage pour nous convaincre de sa progression inexorable, de ses succès électoraux à venir et de la menace fasciste planant sur le pays, réa