Reliefs – vaincre la douleur en 3D
Vous avez mal ?
Mal où ?
Mal comment ?
Vous ne venez pas à bout de la cause ?
Lutter n’y suffit plus ?
Ni panser, ni extraire ?
Vous n’atténuez pas assez les effets ?
Les drogues n’y suffisent plus ?
Ni le sommeil, ni l’hypnose ?
Pour faire céder votre douleur, observez son relief.
Fixez maintenant sa facette la plus exposée,
celle qui lui donne au moins pour vous
– une couleur, ou une valeur de gris
– une taille, relativement à celle de votre corps
– une allure, voire une forme – anguleuse ou arrondie, creuse ou bombée, piquante ou lisse.
Elle doit aussi avoir pour vous
– une chaleur ou une froideur. Elle doit avoir
– une histoire – aggravations, atténuations – ou
– un rythme – si elle est pulsative,
aiguisée par l’inflation des poumons
ou la pression sanguine.
Elle doit avoir enfin
– un déclencheur, réel ou imaginaire,
dont elle convoque le souvenir.
Il se peut même que la douleur vous dise quelque chose,
qu’il importe alors de comprendre et d’énoncer.
Par exemple : « Je n’en peux plus de ce travail »,
« de cet endroit », « de ces gens », ou « de vous écouter ».
Cette visualisation stéréoscopique (voire sonorisée[*]) de votre douleur
est une première étape décisive.
De l’acuité de la vision dépend le succès de la cure.
Elle consiste en effet en une gymnastique de l’attention.
MÉTHODE UNE
Si la douleur est vive – par exemple rouge vif –
laissez filtrer sur elle le blanc d’un ciel d’hiver,
ou faites pleuvoir sur elle de l’eau, des larmes, de la sueur.
Regardez-la pâlir, rosir lentement, degré par degré,
jusqu’à devenir indiscernable de votre toile de fond.
DEUX
Si la douleur est hérissée de barbes, d’aiguilles ou d’hameçons,
survolez-la de près en respirant profondément.
Les pointes ne peuvent être attaquées de front,
mais un souffle perpendiculaire,
un courant horizontal continu
les fera légèrement fléchir.
Soufflez.
Soufflez encore.
Soufflez maintenant dans la direction opposée.
Recommencez.
Encore une fois.
Les voici plus souples, n’est-ce pas ?
– prêtes à se cou