Littérature

Silvia Avallone ou le renouveau du roman social italien

Journaliste

Le nouveau roman de la jeune italienne Silva Avallone s’inscrit dans la continuité de ses premiers succès : engagé, sans fard, haletant. La Vie parfaite décrit deux facettes d’une Italie contemporaine qui s’apprête à se livrer au populisme, à travers une intrigue aussi intime que sociale.

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Sept ans après D’Acier, son premier roman, qui décrivait la vie d’adolescents dans une ville portuaire sinistrée, l’écrivaine engagée a construit son dernier livre autour de deux quartiers antagonistes de Bologne. Reliés par un accouchement. « L’espace a une influence souvent déterminante, autant que l’éducation des parents, sur notre personnalité et notre capacité à faire des projets »,  a pu confier Silvia Avallone. C’est en partant de ce constat que la romancière italienne a, depuis ses débuts, construit son travail. Avallone relève le défi de s’inscrire dans une pure tradition du néoréalisme transalpin et du roman politiquement engagé, en y ajoutant sa propre modernité. D’une part, grâce à une construction digne d’un thriller ou d’une série télévisée. D’autre part, en faisant entendre le point de vue des femmes.

Silvia Avallone est jeune – elle est née en 1984 – et fait partie d’une génération taraudée par la place de la culture dans la société, puisqu’elle vit dans un pays où une tradition classique perdure dans l’enseignement même, et qui a pourtant basculé du jour au lendemain dans la télévision de Berlusconi. L’ancien président du Conseil est d’ailleurs toujours présent dans son travail, non pas comme un personnage mais comme une ombre planant sur une Italie exsangue.

Sivia Avallone ne cachait ni son orientation politique ni son engagement d’écrivain : montrer ce que personne ne veut regarder en face.

Lorsqu’elle publie son premier livre, Silvia Avallone avait vingt-six ans et sortait tout juste de la fac. Née dans la région de Milan d’un père napolitain émigré dans le nord et d’une mère piémontaise, Avallone racontait dans Acier (Liana Levi 2011) une histoire d’ados qui s’ennuient dans Piombino, petite ville inconnue des touristes et pourtant maritime où elle a passé une partie de sa jeunesse. Ancienne cité ouvrière de la côte toscane, Piombino a connu son heure de gloire durant les trente glorieuses avant de sombrer dans la crise. Dans les année


Sylvie Tanette

Journaliste, Critique littéraire

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