L’impossible est possible – sur Par la forêt de Laura Alcoba
1. Le lien par-dessus la rupture. Les deux petits enfants, Boris et Sacha, on est à peu près au milieu du récit et on les entend rire. Au tout début, on les a vus sur le canapé, allongés, en peignoir, préparés pour toujours. À la fin, on s’occupe des rosiers sur leur tombe. Un message, des années après « ce qui s’est passé », a été épinglé sur la branche épineuse d’un des rosiers. Ce message a permis la suite. Une suite. C’est à dire une relation. Entre le passé et le futur. On peut dire aussi : quelque chose est possible issu de l’impossible. Ou encore : par-dessus la rupture totale, quelque chose se lie, se coud. C’est ce qu’on entend de très fort dans Par la forêt, de Laura Alcoba. Par-dessus la rupture, le lien.

2. Écrire et se taire à la fois. Au début, les enfants sont morts et paisibles, au milieu ils rient dans la scène qui précède celle qu’il fallait un courage incroyable pour écrire, et à la fin, ils sont muets et invisibles, au cimetière. Le livre se ferme, il est un écrin pour eux, Boris et Sacha. D’eux, on ne dira et ne saura rien de plus. Un silence les protège. Les deux jeunes enfants effleurés, caressés dans les témoignages reçus et transmis, sont gardés à l’intérieur du livre-écrin, d’une manière très belle et pudique. Le silence garde et protège ceux qui les ont aimés et les aiment. Ce que peut le conte, c’est leur donner un beau linceul. Ce que fait Laura Alcoba est incroyable : écrire et se taire, les deux à la fois.
3. Si compliqué et si simple. Quoi, de la psychologie ? Jamais. Claudio garde de l’amour pour Griselda qui a noyé ses enfants. Flavia, l’enfant survivante, dit de sa mère d’après qu’elle a été aimante. Autour des deux personnages fées et clefs de l’histoire, René et Colette, on sait (on l’entend deux fois dans le récit), que tout est si compliqué et si simple à la fois. Quoi, de la psychologie ? Non, mais un récit d’avant.
4. Les étapes de mourir. Il est question de Griselda. Le geste qu’elle a fait, qu’on ne peut ni com