International

La tradition émergente de la diplomatie climatique

Diplomate

La diplomatie climatique est un produit tardif du XXe siècle dont la tradition est en voie d’invention. Dans « l’ère des conséquences » du réchauffement du climat, une diplomatie singulière s’élabore à mesure que les périls tragiques se révèlent concrets et universels. Loin d’une conventionnelle gestion de crise, elle relève d’un champ assujetti à l’impossibilité d’un armistice. Cet article propose d’esquisser un ordre climatique fondé sur l’expérience de cette diplomatie émergente et pressée.

La zone la plus froide de la planète a connu un épisode de variabilité climatique jamais enregistré. En mars 2022, la station franco-italienne Concordia, située dans l’Est de l’Antarctique, a mesuré un record de chaleur qui dépassait de 36°C les relevés moyens. La cryosphère montre une réaction de plus en plus vive au réchauffement du climat. Les conséquences en sont connues, comme le sabotage des villes côtières, des variations de températures compromettant les récoltes mondiales, ou le dégel du pergélisol et son cortège de catastrophes en chaîne. Mais puisqu’il est soit trop tôt, soit scientifiquement insuffisamment fondé d’en référer comme un signal du changement climatique, cet événement n’apparaît pas au registre de l’actualité diplomatique.

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Inversement, certains événements typiques du ressort des chancelleries ne récupèrent pas le label « d’événement climatique » qui pourrait leur être dû. Pour le seul mois de janvier 2022, pouvait être noté, entre autres, que les États-Unis annulaient leur soutien financier au gazoduc EastMed au profit de la Grèce en raison d’un « Green agenda », que des révoltes au Kazakhstan, désormais surnommées « Bloody January », avaient fait suite à la fin des subventions publiques au gaz de pétrole liquéfié, que pour sanctionner la junte militaire au pouvoir la CEDEAO suspendait tout passage frontalier vers la Mali à l’exception des produits pétroliers, que Total Énergies se retirait de Birmanie en raison de la dégradation des droits humains, ou que la police israélienne et des bédouins s’étaient affrontés au sujet d’un projet d’afforestation dans le désert du Néguev.

L’irruption du climat dans les affaires internationales est une question architectonique. Elle échappe aux représentations conventionnelles des diplomates, pourtant férus d’étiquettes. Il faudra toujours rappeler que « l’interétatisme » est par nature impropre à réguler le phénomène de l’effet de serre. Il n’y a pas d’interlocuteur légitime principal. Pourtant, nous vivons une transformation radicale de la géographie planétaire et de nos conditions de vie, deux matières diplomatiques par excellence.

1. Rapporter et négocier des tragédies synchrones

La crise russe a fait revenir le nom du tragique dans la conversation publique. Il fut un thème de l’intervention présidentielle du 2 mars. Aucune des réunions internationales auxquelles nous participons depuis la fin février ne fait l’économie d’une référence à la guerre. Depuis lors, les condamnations constituent pour beaucoup l’exercice évident de toute prise de parole. Cela fut encore le cas lors des réunions ministérielles de mars du G7 climat, à l’unanimité.

Une semaine après la première percée russe en territoire ukrainien, Bruno Latour faisait paraître dans AOC un article sur sa perception des « tragédies concomitantes » que constituent la guerre en Europe orientale et ce qu’il appelle la guerre planétaire, celle du climat[1].

Ladite guerre planétaire n’est pas un concept mûr. Elle paraît licencieuse à l’heure du retour du tragique. Elle se déroule pourtant simultanément, dûment renseignée. Elle procède d’un ordre discordant. Non plus celui issu d’un schéma international stricto sensu. Mais celui d’un schéma global, défini par les interactions complexes entre l’humain et le vivant.

Une lecture de la publication de février 2022 du GIEC[2] pourrait résumer ainsi les manifestations d’une guerre planétaire : l’aggravation du risque global, comportant certains risques en cascade (une canicule entraînant des mégafeux), dont certains impacts seront irréversibles. Il s’agit pour nous d’accepter cette concomitance, sans instaurer de concurrence, et d’affirmer ce que peut la diplomatie face à ce conflit né des conséquences des prédations exercées sur le vivant. L’ordre international des XIXe et XXe siècles, en modifiant la physique planétaire, a progressivement et irréversiblement ouvert sur une phase d’instabilité générale. Voilà notre architecture de départ.

Pour Latour, dit penseur français le plus cité au monde, concepteur des « modes d’existences » ou de « Gaïa », il n’existe pourtant pas d’alternative plausible à l’ordre onusien issu de la deuxième guerre mondiale. La communauté qui a façonné cet ordre international peut-elle tenter d’élaborer un ordre planétaire ? Alors que l’ordre international reposait sur la surface géopolitique du monde, horizontale, l’ordre planétaire viserait à agir dans la « zone critique » que décrit Latour, cet espace vertical allant du sous-sol à l’atmosphère terrestres.

Outre l’espace, les conclusions du GIEC constituent d’éminents discours sur le temps. Y sont établies des mises en cohérences de trajectoires émissives au regard de nos échelles humaines. On y élabore des hypothèses sur 2030, 2050 et 2100, et par là, de véritables théories de l’histoire. La Terre y apparaît comme une unité finie. Et par là, son épuisement radical signifie par extrapolation la fin du projet de modernité. Celui-ci, fondé sur la disponibilité du monde, n’avait de sens que dans l’horizon d’une extension d’un certain mode d’existence à l’intégralité de nos sociétés.

L’inertie des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et en particulier celle, à l’échelle des siècles, du dioxyde de carbone, oblige à d’inattendus rapprochements. Un des plus grands textes de la pensée multilatérale chère aux diplomates européens se trouve contemporain du premier âge industriel, situé classiquement comme le commencement de l’Anthropocène. Le projet de droit cosmopolitique qu’établit Kant dans Vers la paix perpétuelle (1795) arrive au point de bascule historique où les croyances collectives rencontrent la modernité productiviste[3]. C’est donc au moment où est élaborée la théorie du maintien de la paix et de la sécurité internationales que l’humanité entre dans la civilisation thermo-industrielle. L’ordre international et le changement climatique seraient des jumeaux se rencontrant tardivement.

Nous sommes des acteurs assez divisés d’une superposition de tragédies. Cet inédit de l’histoire humaine n’admet pas de hiérarchie, mais la conscience que quelques choses ont changé. Latour pose une question dans son article sur AOC. Quel idéal de paix pour notre époque ? « Or c’est là le cœur de mon angoisse, je vois que Poutine donne le dernier coup à l’ordre issu de la dernière guerre “mondiale”, mais je ne vois pas émerger l’ordre qui pourrait sortir de la guerre “planétaire” rapportée par le GIEC. (…) Croire à une autre loi de l’histoire, celle par laquelle inévitablement, ô comme je tiens à cette adverbe ! inévitablement, les conflits actuels peuvent, non, doivent déboucher, sur la préparation de l’ordre planétaire qui pourrait suivre l’ordre mondial, si impuissant comme on le voit à empêcher les tanks russes d’occuper l’Ukraine. »

Il y aurait, à lire Latour, un geste rassurant à établir les principes d’un système « pour advenir ». Il ne s’agirait ni de céder à la forme hallucinée de l’actualité, ni d’acter l’impuissance du système multilatéral actuel. On aurait envie de faire l’exercice d’esquisse d’un saut politique « pour plus tard », peut-être même demain matin, en reprenant les trois questions kantiennes : (i) que puis-je savoir ; (ii) que dois-je faire ; (iii) que m’est-il permis d’espérer ? Dans une matière si profonde que le changement climatique, les diplomates sont forcés d’admettre leurs limites en matière de connaissance d’un phénomène si complexe, puis d’évaluer ce qui peut se décider pratiquement, et rester capable d’espoir par-delà les impasses immédiates.

2. Esquisse d’un ordre climatique

Les crises ont parfois pour vertu de permettre un élan créateur, y compris s’agissant d’institutions. Mais, contrairement au conflit européen actuel, la situation planétaire n’est pas celle d’une crise. Elle est celle d’un basculement[4].

La différence est dans la temporalité. La crise désigne ce phénomène brutal que l’on peut circonscrire dans le temps. Comme une pathologie. Or, la diplomatie du climat n’a rien de la gestion de crise, car le changement climatique n’est pas une crise. C’est une bascule. Les gaz à effet de serre ont transformé l’équilibre chimique de la planète à une vitesse inégalée, plaçant nos sociétés dans une situation de vulnérabilité durable. La concentration de ces gaz dans l’atmosphère est un phénomène dont on est, de par sa nature physique, incapable de situer la fin. Il n’y aura pas d’armistice climatique sensible.

Dans cette bascule, les acteur-sujets que nous sommes se caractérisent très exactement par l’équation morale que Racine décrit dans la préface de sa pièce canonique : « Phèdre n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente[5] ». Nous voilà personnages ambigus d’une tragédie complexe, sur laquelle les agents discrets des États-Nations établissent une tradition historique d’une diplomatie aux résultats équivoques. Ces résultats seront consolidés et mesurés dans un siècle, ou indéfiniment repoussés.

Assez neuf, le régime climatique est un produit tardif du XXe siècle multilatéral. Dans les années 1990, les émergences du GIEC, de la Convention climat des Nations unies et du protocole de Kyoto ont permis les décisions de Copenhague (2009), de Paris (2015) et maintenant de Glasgow (2021).

Cette tradition repose également sur des référentiels. Le plus emblématique d’entre eux est contenu dans l’article 2.1.a) de l’accord de Paris, lequel indique que les Parties visent à « [contenir] l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels (…) ».

Ce régime est entouré de principes suffisamment robustes pour s’exercer dans des formes routinières, lors de négociations ou de discours. Celui des « responsabilités communes mais différenciées », créé en 1964 et intégré dans le corpus du régime climatique de la Convention de Rio (1992), est un levier politique majeur de l’engagement, y compris financier, des grands émetteurs historiques.

On pourrait, en reprenant la trilogie du savoir-faire-espérer, identifier trois priorités de la diplomatie climatique : (i) empêcher que la catastrophe ne continue d’être nourrie ; (ii) créer une culture internationale de la désescalade ; (iii) consolider la capacité des futures victimes climatiques à résister aux chocs.

Empêcher la catastrophe de continuer d’être nourrie équivaut à créer une « bascule dans la bascule ». Il s’agirait de faire muter le système économique global simultanément à la mutation des écosystèmes. 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent de la combustion des énergies fossiles[6]. Limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels impose que 90 % des réserves de charbon, 60 % des réserves de pétrole et 60 % des réserves de gaz méthane d’origine fossile restent non-exploitées[7].

L’Agence internationale de l’énergie estime que ces objectifs impliquent qu’aucune nouvelle exploitation de gaz et de pétrole ou aucun projet de mine de charbon ne soit approuvé[8]. Pourtant, avant même la crise énergétique, les politiques nationales annoncées menaient à excéder les niveaux de production de charbon à hauteur de 240 %, de pétrole à 57 %, et de 71 % pour le gaz, en référence au scénario d’exploitation des énergies fossiles compatible avec l’objectif 1.5°C[9]. Une des missions de court terme de la diplomatie climatique est donc d’assurer que les scénarios alternatifs issus de la recherche de chaînes d’approvisionnement compensatoires ne mettent pas plus encore en péril la limitation du réchauffement à 1,5°C.

Les réunions internationales tenues depuis la guerre russo-ukrainienne ont permis d’apercevoir le sentiment qui pouvait prévaloir chez nos partenaires, y compris européens. Le communiqué ministériel du G7 du 10 mars 2022 vient acter un agenda significatif : « faire simultanément progresser la sécurité énergétique des membres et leurs objectifs climatiques[10] », marquant les prémices d’une « écologie de guerre[11] ». L’accord de Paris sur le climat avait passé son premier test politique avec la sortie des États-Unis entre 2017 et 2021. Il avait ensuite passé son premier test juridique avec l’arrivée à échéance puis le renouvellement de son cycle de l’ambition (prévoyant la révision quinquennale des engagements de ses États-Parties). Il est en train de subir son premier test géopolitique sous l’effet de l’agression russe et de ses conséquences. La capacité de ses parrains à maintenir son esprit dans l’agenda multilatéral est un enjeu que le G7, le G20, puis la COP27, doivent dorénavant faire leur, et surtout prouver matériellement.

La création d’une culture de la désescalade est une tâche plus grande encore. On sous-entendrait par là l’acquisition générale d’une intention de protéger les sociétés et les écosystèmes des risques climatiques. En 2021, sous l’effet du retour américain dans l’accord de Paris, les grandes enceintes multilatérales se sont saisies de cet horizon en consacrant la cible de neutralité climatique. Déjà envisagée in extremis dans les négociations de l’accord de Paris[12], elle a réinvesti ce rôle de perspective de long terme dans les communiqués du G7 de Londres[13] puis de Carbis Bay[14], en tant que cible à atteindre « d’ici 2050 au plus tard ». Elle fut, au prix de longues controverses techniques, également adoptée par le G20 « d’ici ou autour du milieu du siècle[15] », puis dans une acception similaire à la COP26 à Glasgow[16]. Les indéterminations de définition du spectre des engagements à devenir neutre (ciblage du seul dioxyde de carbone ou de l’ensemble des gaz à effet de serre) nuisent encore à la fondation d’une trajectoire universellement agréée. Et si 76 parties à l’accord de Paris sur 193 ont annoncé viser une cible de neutralité climatique, seules 14 d’entre elles l’ont intégrée dans leur droit interne de manière contraignante[17]. L’Union européenne en fait partie, via sa loi climat du 30 juin 2021.

Les textes internationaux n’en demeurent pas moins des socles programmatiques. Ils ne se substituent pas à l’action des États et aux « conditions de félicité » dans lesquelles les sociétés peuvent recevoir le langage diplomatique. Or, si « l’État de la modernisation » est un référentiel diffus, la mise en actes d’une culture de la désescalade écologique renferme tout un agenda international dont les bases ne sauraient qu’être densifiées. Il n’existe pas d’ « État de l’écologisation[18] », bien que certaines ébauches le rendent réaliste[19].

Cette conscience sociale majoritaire est aujourd’hui solidement ancrée dans l’idéal émancipateur, hérité de l’après-guerre. Celui que Pierre Charbonnier décrit de manière limpide comme l’alliance de l’abondance matérielle et de la garantie des droits[20]. La sensibilité collective est acquise à l’idée de se mettre à l’abri du besoin, sentiment en partie fondé sur le soulagement né de la sortie d’un âge de violence totalitaire. La quête du confort privé, l’idée que nos sociétés ne peuvent se stabiliser que sur le mode de l’accroissement, le nexus « peur du moins ; soif du plus », constituent un récit historique déterminé. La modernité comme un « processus de mise à disposition du monde[21] ». Une culture de la désescalade nous mène à reconsidérer cette mise à disposition.

Il s’agit de dorénavant reconnaître la gamme de nos dépendances à nos conditions physiques d’existence, et de s’en servir pour interpréter notre condition historique : un vaste réseau d’alliances objectives. Il faut faire tenir un discours qui sache mobiliser l’impératif de protection, qu’aucune altération relativiste – le déni, le scepticisme ou le « greenwashing » – ne saurait fragiliser. Toute chancellerie doit rester rivée sur la réduction de 45 % des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030 préconisée par le GIEC et reconnue par la COP26[22]. Puisqu’enfin, nous savons désormais que nous sommes contemporains à la fois d’un niveau de documentation inégalé de notre situation climatique et de la brèche décisive durant laquelle il n’est pas trop tard pour modérer la catastrophe.

Enfin, consolider la capacité des futures victimes à résister aux chocs est une action de court terme. 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes de très forte vulnérabilité au changement climatique[23]. Mais cette forme de risque répond à une logique singulière. Elle s’échafaude spontanément sur trois points de fuite. Le climat serait l’affaire d’autres, ailleurs, plus tard, faisant écho à ce que le banquier central Mark Carney nomma, dans un discours célèbre tenu en 2015 chez l’assureur Lloyd’s, la « tragédie des horizons[24] ». Gérer les conséquences du changement climatique dépasse les échéances de la plupart des acteurs sociaux, les cycles politiques ou les perspectives des milieux d’affaires.

C’est là l’éminente utilité du recours aux instruments internationaux : briser cette tragédie en établissant des référentiels. L’accord de Paris est venu sanctuariser un horizon du « monde vivable à +1,5-2°C ». Cet impératif imparfait constitue une variable sur laquelle peuvent s’aligner des standards. C’est pourquoi l’accord de Paris est lui-même devenu un standard financier international, autour desquels s’organisent banques de développement et investisseurs. Le chemin menant à l’alignement des flux financiers avec un développement à faibles émissions de gaz à effet de serre et résilient reste une bataille qui progresse sans aboutir.

En réponse aux lourdes incapacités de ces standards à produire les résultats voulus, l’agenda climatique international pour 2022 s’organise autour des thèmes de la mise en œuvre et de la redevabilité. Ces deux grands axes trouvaient une forte résonance avec les aspirations des observateurs. Les chancelleries et les Nations unies s’étaient déjà préparées à mettre en avant de nouveaux instruments venant compléter l’accord de Paris, lequel avait justement été universellement adopté en raison de l’absence de tout mécanisme de contrôle ou de sanction.

Dans une forme de répétition du choc qu’avait constitué la pandémie, le retour du tragique est susceptible de créer un élan politique favorable à l’émergence d’un ordre climatique. La Déclaration de Versailles du 11 mars 2022[25] constitue une tentative de lier les scénarios de la consolidation de l’autonomie européenne sur le plan stratégique et sur le plan énergétique. C’est au sein de l’objectif de long terme de neutralité climatique d’ici 2050 qu’est réévaluée la sécurité et la diversité des approvisionnements énergétiques. Cette feuille de route ambitieuse devra faire l’objet de propositions législatives de la Commission européenne, comme une proposition nouvelle pour à la fois ne plus nourrir la catastrophe, favoriser la désescalade et organiser la résistance aux chocs. Il y a peut-être dans cette Europe-là l’hypothèse de la fabrication du « laboratoire du monde habitable[26] », d’un continent qui par à-coups se souvient que le tragique ne doit rester qu’un moment.

NDA : Les vues exprimées dans cet article le sont à titre personnel.


[1] Cet article de Bruno Latour est depuis devenu un « Imprimé » d’AOC, associé à un article en écho de Naomi Klein, ce petit livre est disponible en librairie ou directement auprès d’AOC, en cliquant ici

[2] GIEC, Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability, 28 février 2022

[3] Je me fie ici au chapitre de Pierre Charbonnier, intitulé « Le grain et le marché », où l’on peut lire les lignes suivantes : « C’est au XVIIIe siècle que commence à véritablement prendre forme l’alliance entre liberté et croissance qui a structuré une bonne partie de la modernité politique et dont nous vivons actuellement les derniers jours. (…) Le XVIIIe siècle est en effet le moment où l’une des croyances politiques les plus puissantes et les plus durables que l’histoire ait fait émerger prend son élan et commence à orienter les symbolisations et les pratiques politiques dominantes en Occident. Celle-ci consiste à établir un lien de renforcement mutuel entre la conquête de la prospérité par l’optimisation des dispositifs de production et la protection des droits individuels et collectifs par la limitation de l’arbitraire politique. » in Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées politiques, La Découverte, 2020, p.89.

[4] Théorie alternative à « l’effondrement », vue fataliste et univoque, en raison de l’incertitude et de la pluralité sous-tendues par l’idée de basculement telle qu’énoncée par l’historien Jérôme Baschet, in Basculements. Mondes émergents, possibles désirables, La Découverte, 2021.

[5] Jean Racine, Préface de Phèdre, 1677.

[6] Achakulwisut et Erickson, « Trends in fossil fuel extraction: Implications for a shared effort to align global fossil fuel production with climate limits », SEI Working Paper, 2021.

[7] Welsby et al., « Unextractable fossil fuels in a 1.5°C world », Nature, 2021.

[8] Agence internationale de l’énergie, Net Zero by 2050, Paris, 2021.

[9] Programme des Nations unies pour l’environnement, Production Gap Report, 2021, p.15.

[10] G7 Energy Ministers’ Joint Statement, 10 mars 2022.

[11] Pierre Charbonnier, « La naissance de l’écologie de guerre », Le Grand continent, 18 mars 2022.

[12] L’article 4.1 de l’accord de Paris (2015) énonce un objectif de long terme qui s’assimile à une définition de la neutralité carbone : « Les Parties cherchent à parvenir au plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre dans les meilleurs délais (…), et à opérer des réductions rapidement par la suite conformément aux meilleures données scientifiques disponibles de façon à parvenir à un équilibre entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre au cours de la deuxième moitié du siècle (…). »

[13] G7 Climate and Environment, « Ministers’ Communiqué », Londres, 21 mai 2021.

[14] Carbis Bay G7 Summit Communiqué, « Our Shared Agenda for Global Action to Build Back Better », 13 juin 2021.

[15] G20 Rome Leaders’ Declaration, par. 23, 31 octobre 2021.

[16] Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Pacte de Glasgow sur le climat, par. 17, 13 novembre 2021.

[17] Climate Watch, Net-Zero Tracker.

[18] Bruno Latour et Nikolaj Schultz, Mémo sur la nouvelle classe écologique, La Découverte, 2022, p.89.

[19] On pense principalement à l’ouvrage L’État qu’il nous faut, d’Agacinski, Beaucher, Danion, Berger-Levrault, 2021.

[20] Pierre Charbonnier, Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées politiques, La Découverte, 2020, p.290.

[21] Hartmut Rosa, Rendre le monde indisponible, La Découverte, 2020, p.11 à 41.

[22] GIEC, « Summary for Policymakers » in Global Warming of 1.5°C, 2018, section C.1. ; Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Pacte de Glasgow sur le climat, par. 17, 13 novembre 2021.

[23] GIEC, Climate Change 2022: Impacts, Adaptation, and Vulnerability, Contribution of Working Group II to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change, 2022, section B.2.

[24] Mark Carney, « Breaking the Tragedy of the Horizon – climate change and financial stability », 28 septembre 2015.

[25] Réunion informelle des chefs d’État ou de gouvernement de l’Union européenne, Déclaration de Versailles, 10 et 11 mars 2022.

[26] Expression empruntée à Sylvain Kahn et Jacques Levy dans Le Pays des européens (2019)

Jourdain Vaillant

Diplomate

Mots-clés

Climat

Notes

[1] Cet article de Bruno Latour est depuis devenu un « Imprimé » d’AOC, associé à un article en écho de Naomi Klein, ce petit livre est disponible en librairie ou directement auprès d’AOC, en cliquant ici

[2] GIEC, Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability, 28 février 2022

[3] Je me fie ici au chapitre de Pierre Charbonnier, intitulé « Le grain et le marché », où l’on peut lire les lignes suivantes : « C’est au XVIIIe siècle que commence à véritablement prendre forme l’alliance entre liberté et croissance qui a structuré une bonne partie de la modernité politique et dont nous vivons actuellement les derniers jours. (…) Le XVIIIe siècle est en effet le moment où l’une des croyances politiques les plus puissantes et les plus durables que l’histoire ait fait émerger prend son élan et commence à orienter les symbolisations et les pratiques politiques dominantes en Occident. Celle-ci consiste à établir un lien de renforcement mutuel entre la conquête de la prospérité par l’optimisation des dispositifs de production et la protection des droits individuels et collectifs par la limitation de l’arbitraire politique. » in Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées politiques, La Découverte, 2020, p.89.

[4] Théorie alternative à « l’effondrement », vue fataliste et univoque, en raison de l’incertitude et de la pluralité sous-tendues par l’idée de basculement telle qu’énoncée par l’historien Jérôme Baschet, in Basculements. Mondes émergents, possibles désirables, La Découverte, 2021.

[5] Jean Racine, Préface de Phèdre, 1677.

[6] Achakulwisut et Erickson, « Trends in fossil fuel extraction: Implications for a shared effort to align global fossil fuel production with climate limits », SEI Working Paper, 2021.

[7] Welsby et al., « Unextractable fossil fuels in a 1.5°C world », Nature, 2021.

[8] Agence internationale de l’énergie, Net Zero by 2050, Paris, 2021.

[9] Programme des Nations unies pour l’environnement, Production Gap Report, 2021, p.15.

[10] G7 Energy Ministers’ Joint Statement, 10 mars 2022.

[11] Pierre Charbonnier, « La naissance de l’écologie de guerre », Le Grand continent, 18 mars 2022.

[12] L’article 4.1 de l’accord de Paris (2015) énonce un objectif de long terme qui s’assimile à une définition de la neutralité carbone : « Les Parties cherchent à parvenir au plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre dans les meilleurs délais (…), et à opérer des réductions rapidement par la suite conformément aux meilleures données scientifiques disponibles de façon à parvenir à un équilibre entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre au cours de la deuxième moitié du siècle (…). »

[13] G7 Climate and Environment, « Ministers’ Communiqué », Londres, 21 mai 2021.

[14] Carbis Bay G7 Summit Communiqué, « Our Shared Agenda for Global Action to Build Back Better », 13 juin 2021.

[15] G20 Rome Leaders’ Declaration, par. 23, 31 octobre 2021.

[16] Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Pacte de Glasgow sur le climat, par. 17, 13 novembre 2021.

[17] Climate Watch, Net-Zero Tracker.

[18] Bruno Latour et Nikolaj Schultz, Mémo sur la nouvelle classe écologique, La Découverte, 2022, p.89.

[19] On pense principalement à l’ouvrage L’État qu’il nous faut, d’Agacinski, Beaucher, Danion, Berger-Levrault, 2021.

[20] Pierre Charbonnier, Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées politiques, La Découverte, 2020, p.290.

[21] Hartmut Rosa, Rendre le monde indisponible, La Découverte, 2020, p.11 à 41.

[22] GIEC, « Summary for Policymakers » in Global Warming of 1.5°C, 2018, section C.1. ; Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Pacte de Glasgow sur le climat, par. 17, 13 novembre 2021.

[23] GIEC, Climate Change 2022: Impacts, Adaptation, and Vulnerability, Contribution of Working Group II to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change, 2022, section B.2.

[24] Mark Carney, « Breaking the Tragedy of the Horizon – climate change and financial stability », 28 septembre 2015.

[25] Réunion informelle des chefs d’État ou de gouvernement de l’Union européenne, Déclaration de Versailles, 10 et 11 mars 2022.

[26] Expression empruntée à Sylvain Kahn et Jacques Levy dans Le Pays des européens (2019)