Politique

Quels scenarii pour l’avenir de l’Union européenne ?

Politiste, Juriste

A bien des égards singulières, les récentes élections européennes se distinguent des précédents scrutins européens tant elles ont recomposées l’échiquier politique. La participation d’abord n’a jamais été aussi importante depuis 25 ans et cette forte participation citoyenne a contribué à mettre fin au bipartisme européen en faisant émerger de nouvelles forces politiques. Reste maintenant à savoir comment les rapports de forces s’organiseront.

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L’élection européenne de 2019 a profondément modifié notre perception de ce scrutin, jusque là considéré comme secondaire et sans réelle influence sur les enjeux politiques. Fin mai, plusieurs évolutions marquantes ont changé la donne : une forte hausse de la participation, un relatif affaiblissement des familles politiques traditionnelles, un renforcement du centre et des écologistes, une poussée contenue des nationalistes et des extrêmes. Ces résultats, à condition d’être analysés de manière comparative et européenne, et non seulement française, ou nationale, peuvent nous aider à envisager le devenir du processus d’intégration en Europe. Quels scenarii se profilent pour l’avenir de l’Union européenne ? Les résultats électoraux et la nouvelle composition du Parlement mèneront-ils à davantage de différenciation ou davantage d’intégration européenne ?

Une analyse européenne et non seulement nationale

Malgré une poussée forte des partis eurosceptiques et d’extrême droite, une large majorité pro-européenne s’est dégagée du scrutin de 2019. Même si pour la première fois depuis l’existence du scrutin, les chrétiens-démocrates (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D) ont perdu leur hégémonie traditionnelle au sein du Parlement européen. Avec respectivement 179 et 153 sièges dans l’hémicycle, les deux familles politiques dominantes de la vie politique européenne doivent composer avec les forces montantes que représentent Renew Europe (anciennement ALDE) (105 sièges) et les Verts (69 sièges).

Si une majorité nécessaire pour gouverner reste à construire, les quatre principaux groupes politiques qui devraient la composer (Parti populaire européen (PPE), Sociaux-Démocrates (S&D), Renew Europe et les Verts) sont actuellement en train de se rassembler autour d’une feuille de route commune pour former une coalition stable. Comme durant la précédente mandature, il ne s’agira pas d’effacer les différences, ni d’abolir les débats politiques, mais de se rassembler sur l’essen


Sabine Saurugger

Politiste, Professeure des universités

Fabien Terpan

Juriste, Maître de conférences