Rediffusion

Prostitution : la longue marche de la conquête des droits

Sociologue

En 1990 à Paris, en pleine épidémie de sida, des prostitué·e·s se mobilisent et interpellent les pouvoirs publics à travers la rédaction de cahiers qui, pour la première fois, revendiquent des droits pour les travailleur·se·s du sexe. C’est le point de départ d’une recherche-action dont les enseignements sont toujours d’actualité. À la difficulté d’affirmer des droits égaux se superpose un cadre législatif répressif qui continue de mettre en danger les prostitué·e·s en refusant de les entendre. Rediffusion du 7 février 2020

« On a des droits, il y a des lois pour ça ». C’est la première phrase de la lettre de Lydia, et c’est aussi par cette revendication des droits que Fathia commence sa lettre : « Nous sommes des prostituées, mais des femmes aussi et nous voulons les même droits que les autres femmes ». Ces lettres, adressées au ministre de la Santé, ont été recueillies dans six cahiers qui ont circulé rue St Denis entre les mois de janvier et de mai 1990, et la revendication des droits se propage d’une lettre à l’autre.

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Entre elles, dans la rue, les prostituées pouvaient protester qu’elles étaient bien « des femmes comme les autres » comme nombre d’entre elles l’ont écrit, mais jusqu’en 1990, elles n’avaient jamais été en mesure de formuler publiquement leurs revendications et surtout de les penser en termes de droit.

Aujourd’hui, la revendication des droits des victimes de discrimination et d’ostracisme est devenue habituelle. Ainsi, le STRASS, le syndicat du travail sexuel créé en 2009, vient de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme pour faire reconnaître leurs droits fondamentaux[1]. Le syndicat met en cause la dernière loi votée en 2016 qui officiellement sanctionne les clients, mais qui, dans la pratique, « fragilise les travailleur·se·s du sexe et les exposent à des violences et des risques élevés pour leur santé ».

Mais même si les travailleur·se·s du sexe sont toujours confronté·e·s à un cadre légal qui les contraint à la clandestinité, même si les un·e·s et les autres peinent à se faire entendre dans le débat public, la revendication de leurs droits a acquis une légitimité qui n’était pas imaginable à l’époque. Il est difficile de prendre la mesure de la bascule qu’a représenté en 1990 pour les prostituées cette première prise de parole à la fois individuelle (chacune donnant son avis sur ses besoins et sur les actions à entreprendre) et collective (les cahiers circulant rue St Denis dans le cadre d’une recherche-action).

« Une prostituée est une femme qui se tait », avait écrit Gail Pheterson, une sociologue qui a travaillé avec des femmes prostituées dès les années 80. Prendre la parole, c’est s’affronter au « dédain de la femme de la rue, appelée plus communément “pute” » comme l’écrit Betty, c’est-à-dire au stigmate qui pèse sur elles. Pour des raisons différentes, proxénètes, agents de contrôle policier ou social, clients ou militants abolitionnistes contribuent tous à réduire les femmes prostituées au silence.

Réduites à leur sexe dans l’imaginaire collectif, elles doivent s’affronter à l’entrecroisement des logiques qui font d’elles les plus méprisées des femmes. Une femme traitée de pute s’expose à la violence dans la rue, dans son travail et jusque dans sa famille. Elle peut très difficilement porter plainte pour viol ou agression sexuelle : les prostituées ne sont-elles que des « femmes publiques » ? À ce titre, elles appartiennent à tout le monde (c’est-à-dire aux hommes).

En 1990, avec le choix d’une expression publique, elles initient un processus de déconstruction du stigmate que les associations impulsées ultérieurement par les plus militant·e·s vont approfondir. Pour autant, à cette date, elles sont inégalement engagées dans ce processus, loin d’afficher le slogan « Fières d’être putes » adopté ultérieurement par le STRASS, sur le modèle de la lutte menée contre la stigmatisation des « pédés-séropo » à Act-Up.

La parole des prostituées est disqualifiée, elles étaient et sont toujours exclues du débat public.

Traditionnellement, les prostituées évitaient la provocation, elles savaient qu’elles étaient tolérées à la condition de ne pas provoquer de scandale public. Mais au-delà de la provocation, les prostituées doivent d’abord lutter contre la honte de soi, qui enferme inévitablement toutes les personnes victimes de stigmatisation dans le silence. Il y a bien des prostituées qui refusent la culpabilisation de ce travail qu’elles ont accepté de faire, parce que c’était le plus simple pour elles, compte-tenu de leur exclusion du monde du travail.

Mais même celles qui, dans leurs écrits, refusent la culpabilisation, sont contraintes de se dissimuler pour protéger leurs enfants qui peuvent être placés et leur conjoint menacé de sanctions judicaires pour proxénétisme. La lutte contre la stigmatisation exige des luttes collectives. Avec leurs écrits, les femmes de la rue St Denis ont franchi un premier pas, mais il reste encore bien du chemin pour s’affronter au mur des représentations sociales, en partie héritées du passé, mais aussi modifiées depuis l’adoption par la France de l’objectif d’abolition de la prostitution.

Hier, elles étaient des débauchées, impudiques et immorales, alors que ceux et celles qui prônent l’abolition de la prostitution les voient comme des victimes, des inadaptées sociales incapables de penser par elles-mêmes, des esclaves traitées en marchandise par leurs maîtres les proxénètes. Leur parole est disqualifiée, elles étaient et sont toujours exclues du débat public dans les médias comme dans les conférences portant sur la prostitution. Pour les militants abolitionnistes, donner la parole aux prostituées reviendrait à légitimer la prostitution, elles devraient nécessairement renoncer à la prostitution si elles veulent conquérir des droits.

Donner la parole à celles qui se prostituent, tel était précisément l’objectif que Lydia Braggiotti, cheffe de projet, s’était fixé en négociant la recherche-action « Les besoins des femmes prostituées en Ile-de-France », relevant de la lutte contre le sida. Lydia partageait la colère des femmes suspectées de propager l’épidémie alors qu’elles avaient majoritairement adopté le préservatif, mais contrairement aux femmes de la rue, Lydia avait compris que cette responsabilisation devait être reconnue publiquement pour qu’elles aient accès à leurs droits.

C’est la stratégie adoptée par la lutte contre le sida avec une nouvelle conception de la santé publique fondée sur la responsabilité individuelle, associée à la reconnaissance des droits humains. Les homosexuels militants de la lutte contre le sida avaient ouvert cette voie, dans laquelle se sont engouffré·e·s celles et ceux qui appartiennent à des minorités stigmatisées par leurs appartenances ou par leurs pratiques, qu’il s’agisse de sexe ou de drogue. La lutte contre le sida, maladie mortelle et contagieuse, a légitimé le droit à la santé, qui est désormais associé aux autres droits humains par l’OMS. Ce n’était pas le cas en 1990. Le droit à la santé est le seul droit reconnu officiellement dans cette recherche-action subventionnée par les services publics chargés de la lutte contre le sida, qui ne pouvaient pas aller à l’encontre du cadre légal français de la lutte contre la prostitution.

Mais le droit à la santé a fonctionné comme un sésame. Ingrid, Claudia ou Sylvie ont exigé, comme Lydia ou Fathia « les mêmes droits que les autres femmes » sans se limiter à la santé. Ce n’est pas dire pour autant qu’en 1990, toutes les prostituées de la rue pensent leurs revendications en termes de droits. Il y a bien un consensus dans la rue pour demander l’accès à la sécurité sociale ou encore un endroit « pour travailler dans l’hygiène et la sécurité », comme l’écrit Cathy, mais toutes ne font pas référence à leurs droits.

C’est aussi qu’il n’y a pas de consensus sur le statut à accorder à la prostitution. Si toutes parlent de leur activité comme d’un travail, elles ne sont pas toutes convaincues qu’il s’agit d’un « travail comme les autres ». Il y a bien des femmes qui comme Betty ou Line, revendiquent que leur travail soit reconnu comme profession libérale, sans statut particulier, ce que revendique aujourd’hui le STRASS. Betty propose ainsi que la lutte contre le sida soit confiée à la médecine du travail.

Deux d’entre elles ont fait l’expérience des Eros Center en Allemagne, et sont favorables à une réglementation qui leur impose des examens réguliers pour rassurer la clientèle mais qui en même temps offre l’avantage d’assurer leur sécurité. D’autres enfin regrettent le temps des maisons closes et souhaitent le rétablissement des contrôles sanitaires obligatoires, un garant de leur état de santé – qui présente selon elles l’avantage d’exclure les étrangères sans papiers. Ainsi Nadia, qui travaille dans les hôtels des Champs-Elysées, demande seulement que la pratique prostitutionnelle y soit tolérée et propose d’échanger cette tolérance contre des examens obligatoires.

Au-delà de l’alternative « pour ou contre la prostitution », la lutte contre le sida a introduit un nouveau paradigme qui relève d’une logique de réduction des risques.

L’une après l’autre, les femmes abordent les problèmes auxquels elles doivent faire face en l’absence d’une reconnaissance de leurs droits. Lorsque Lydia écrit « on a des droits », elle précise qu’il s’agit des droits sociaux que les services sociaux de réinsertion réservent aux femmes qui renoncent à se prostituer, des droits que les femmes de la rue, trop marginalisées, ignorent. D’autres protestent contre les lois qui, au nom de la lutte contre le proxénétisme, leur interdisent l’accès au logement. Plusieurs d’entre elles aussi réclament le droit de vivre en famille, et aussi comme le voudrait Johanna, le droit d’aimer – une revendication qui, selon les partisans de l’abolition de la prostitution, serait dictée par leurs maîtres.

Au cœur du débat public, la question du proxénétisme ne devait pas être abordée dans cette recherche-action, qui devait officiellement se limiter au droit à la santé. Si les femmes dénoncent les lois pénalisant le proxénétisme, c’est que la lutte contre le proxénétisme, menée au nom de la protection des femmes, contribue dans la pratique à leur exclusion de la société. Elles ne cherchent pas pour autant à protéger leurs proxénètes.

Au-delà de l’alternative « pour ou contre la prostitution », la lutte contre le sida a introduit un nouveau paradigme qui relève d’une logique de réduction des risques : que les femmes soient ou non sous la coupe de proxénètes, elles devraient pouvoir protéger leur santé. L’appel à la responsabilité individuelle sur laquelle repose la prévention du sida a été associé à la reconnaissance des droits, avec une stratégie d’empowerment : plus les droits des femmes seront reconnus, plus elles seront en mesure de faire des choix, qu’il s’agisse de prostitution, de domination ou d’exploitation.

Dans ces cahiers, Betty, Line, Ingrid ou Lydia affirmaient déjà qu’elles avaient fait le choix de ce travail pour les ressources financières qu’il procure. Pour autant, elles ne prônent pas la prostitution. Ce serait plutôt « un sale travail », comme l’écrit Betty qui le compare au forgeron « qui travaille dur, mais lavé le soir, ne sent plus la trace de son travail ingrat, mais ô combien noble… ».

Manifestement, les femmes de la rue St Denis ont discuté entre elles de leur statut et de leur situation. À la lecture de leurs écrits, on ne peut douter que, comme les autres femmes, elles sont parties à la conquête de leurs droits. À l’évidence, l’univers de la prostitution était alors en pleine mutation. Au cours des années 70 et 80, le mouvement des femmes s’est ancré dans la société, ébranlant les normes de genre et de sexualité, ce qui a provoqué de profondes mutations dans l’organisation traditionnelle du système prostitutionnel. Dans la rue, les femmes gagnaient progressivement en autonomie. Les proxénètes n’étaient plus en mesure d’imposer le contrôle quotidien qu’ils exerçaient encore au début des années 80, si bien qu’à la fin de la décennie, des femmes pouvaient travailler dans la rue sans dépendre de proxénètes appartenant au milieu.

Il y aurait eu davantage de femmes témoignant de cette évolution si la recherche-action s’était contentée de recueillir les écrits des femmes les plus mobilisées. C’est d’ailleurs ce qu’auraient souhaité celles qui avaient à cœur de donner une bonne image de la profession. Mais négociée avec les chercheurs épidémiologues, la méthodologie de la recherche-action s’est attachée à recueillir des écrits de toutes les femmes « sans en exclure aucune », telle cette vieille femme qui, contrainte de continuer à travailler « pour payer ses dettes », « ne peut pas toujours mettre le préservatif ». Sa lettre se conclut par un appel à l’aide : « c’est sûr, je vais finir ma vie dans la rue. Mais il faut nous aider ».

Les femmes de la rue savent ce que c’est d’être au fond du trou, et la plainte de cette femme âgée est légitimée par sa souffrance. Ce n’est pas le cas de toutes les autres suspectes de « monter sans préservatif » et de « faire baisser les prix ». Migrantes ou toxicomanes étaient régulièrement incriminées et celles qui ont fait l’effort d’écrire une lettre s’adressent d’abord à leurs collègues françaises.

Comme Hayet, algérienne, elles font appel à la solidarité de leurs collègues françaises puisque, « comme les autres femmes », elles doivent travailler pour nourrir leurs enfants, d’autant que le plus souvent, elles n’ont pas de conjoint. Mais au-delà des contraintes financières, ces femmes tiennent aussi à affirmer qu’elles partagent les revendications de leurs collègues françaises : « We women cannot live as criminals » concluent ainsi les Ghanéennes dans une lettre collective.

Même s’il invoque toujours la protection des prostituées, le dispositif de lutte contre la prostitution a été mis au service de la lutte contre les migrants.

Quant aux toxicomanes, elles étaient exclues de la rue St Denis lorsqu’elles n’étaient plus en mesure de « tenir leur place », c’est-à-dire de négocier le prix de la passe selon le type de service sexuel offert. Elles se voyaient alors rejetées aux marges du quartier et de plus en plus souvent, sur les Boulevards extérieurs. Une nouvelle forme de prostitution venait d’y faire son apparition et la hantise des femmes était de devoir y travailler.

Là-bas, il n’y avait ni hygiène ni sécurité, et le client demeurait en position de force pour imposer le prix et le type de service sexuel. Le capitalisme le plus sauvage y régnait, et les femmes avaient conscience qu’elles risquaient de perdre la marge d’autonomie qu’elles avaient entrepris de conquérir. Or c’est précisément ce qui s’est passé. Les prostituées ont été chassées de la rue St Denis et plus largement dans des centres-villes. Celles qui avaient suffisamment de ressources travaillent désormais dans un cadre privé, elles trouvent leurs clients sur Internet, ce qui ne garantit pas davantage leur sécurité.

Les plus démunies en revanche se sont retrouvées chaque jour un peu plus retranchées dans des zones qui échappent au droit commun, de la périphérie des centres-villes au périurbain, ou encore dans les parkings, sur les autoroutes, dans les caves des HLM. Parallèlement, le dispositif institutionnel et législatif qui réprime leur activité s’est continuellement renforcé.

Avec la menace du sida, on avait pu espérer que les unes et les autres puissent bénéficier d’un accès aux droits mais au tournant des années 2000, le sida ne fait plus peur, il est devenu une maladie chronique. La prostitution de rue est devenue « un problème sécuritaire » qui frappe celles et ceux qui continuent de travailler dans les espaces publics, le plus souvent des étrangères. Même s’il invoque toujours la protection des prostituées, le dispositif de lutte contre la prostitution a été mis au service de la lutte contre les migrants.

Alors qu’elles devenaient de plus en plus conscientes de leurs droits, les femmes ont été mises en concurrence avec une main d’œuvre immigrée tandis que le marché international du sexe est en pleine expansion. La lutte contre le proxénétisme s’est révélée impuissante face aux profits que génère l’influente industrie du sexe qui se compte en milliards de dollars. Cette lutte s’est également révélée contre-productive pour les travailleurs et travailleuses du sexe, toujours contraint·e·s à la clandestinité, soumis à un libéralisme sauvage qui peut exploiter à sa guise cette marchandise humaine, en l’absence d’une reconnaissance de leurs droits.

La mobilisation des prostituées de la rue St Denis serait impossible aujourd’hui.

Les prostituées de la rue St Denis n’ont pas réussi à modifier les lois qui les enferment dans l’exclusion « pour leur bien ». Le seul acquis législatif obtenu par le BUS des Femmes avait été la suppression des PV pour racolage passif dans le code pénal de 1994, c’est-à-dire « le fait, par tout moyen, y compris une attitude même passive, de procéder publiquement au racolage d’autrui en vue de l’inciter à des relations sexuelles en échange d’une rémunération ou d’une promesse de rémunération ».

Mais en 2003, l’heure est aux mesures sécuritaires et les PV pour racolage passif ont été rétablis par la loi pour la sécurité intérieure. Au moins, à cette date, les prostituées de tout genre ont réussi à se mobiliser. Pour la première fois, les unes et les autres, ont été en mesure d’organiser une manifestation publique, avec le soutien de militants de lutte contre le sida, et particulièrement d’Act Up pour cette première manifestation.

Les PV pour racolage passif ont été à nouveau supprimés dans la loi de 2016, et pour la première fois, les clients ont passibles de sanction. Voilà qui devait satisfaire celles qui parmi les féministes veulent libérer les femmes de leurs oppresseurs. Encore une fois, celles et ceux qui militent pour l’abolition de la prostitution ont refusé d’entendre ce que demandent les prostituées : cette nouvelle loi se révèle aussi inefficace et contre-productive que les lois qui sanctionnent le proxénétisme, et ce sont les prostituées qui en payent le prix.

La mobilisation des prostituées de la rue St Denis serait impossible aujourd’hui, celles qui travaillent toujours dans l’espace public sont trop dispersées, trop marginales, toujours exploitées et en tant que migrantes, victimes d’un redoublement des stigmates qui pèsent sur elles. La conquête des droits est manifestement une longue marche. Au moins les femmes de la rue St Denis auront-elles démontré qu’elles sont bien « des femmes comme les autres » : rien ne se fera pour elles, sans elles.

NDLR : Anne Coppel a fait paraître avec Lydia Braggiotti et Malika Amaouche Le Bus des femmes: Prostituées. Histoire d’une mobilisation, éditions Anamosa, 30 janvier 2020

Cet article a été publié pour la première fois le 7 février 2020 dans le quotidien AOC.


[1] Le STRASS représente tou·te·s les travailleur·se·s du sexe, quels que soient leur genre ou le type de travail sexuel concerné, prostitué·e·s (de rue ou indoor), des acteur·trice·s porno, des masseur·se·s érotiques, des dominatrices professionnelles, des opérateur·trice·s de téléphone/webcam rose, des strip-teaseur·se·s, des modèles érotiques, des accompagnan·e·s sexuel·le·s, etc.

Anne Coppel

Sociologue, Militante et féministe

Notes

[1] Le STRASS représente tou·te·s les travailleur·se·s du sexe, quels que soient leur genre ou le type de travail sexuel concerné, prostitué·e·s (de rue ou indoor), des acteur·trice·s porno, des masseur·se·s érotiques, des dominatrices professionnelles, des opérateur·trice·s de téléphone/webcam rose, des strip-teaseur·se·s, des modèles érotiques, des accompagnan·e·s sexuel·le·s, etc.