Au-delà des « certificats de virginité », le point aveugle de la chirurgie
« Vous allez bientôt vous marier ? Peut-être qu’à l’approche du mariage, vous avez reçu une bague, vous êtes en train de choisir une robe, de commencer à dresser la liste de vos invités pour la fête ? Mais pour d’autres, les préparatifs du mariage, ça ne ressemble pas à ça. Pour d’autres femmes, en France, en 2020, la fiancée est conduite chez un professionnel pour réaliser un test de virginité et repartir avec un certificat de virginité. Cette pratique, nous voulons y mettre fin… Les lois de la République sont supérieures à toute coutume, et la liberté des femmes ne se négocie pas », tel est le discours le 27 septembre 2020 de Marlène Schiappa, ministre chargée de la citoyenneté en France.
Ce discours est inspiré de celui du président Emmanuel Macron tenu le 18 février 2020 à Mulhouse, à cette différence près que ce dernier se réfère non pas à la coutume mais à la religion : « Dans la République, on ne peut pas exiger des certificats de virginité pour se marier ; dans la République, on ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures aux lois de la République ». Les Français découvrent alors que la virginité reste une injonction importante pour une partie de la population, réalité qu’ils avaient déjà entrevue en 2008 lorsque le tribunal de grande instance de Lille avait annulé un mariage pour défaut de virginité – l’époux, un ingénieur d’une trentaine d’années né au Maroc, ayant constaté lors de ses noces le manque de virginité de sa promise, une étudiante infirmière d’une vingtaine d’années – avant que cette décision juridique, qui suscita l’indignation de nombreuses personnalités, ne soit révoquée par la garde des Sceaux de l’époque.
Le ministre de l’intérieur déclarait le 8 septembre 2020 : « Certains médecins osent encore certifier qu’une femme est vierge pour permettre un mariage religieux, malgré la condamnation de ces pratiques par le Conseil de l’Ordre des médecins. On va non seulement l’interdire formellement, mais p