Politique

La mémoire et ses gangrènes

Professeur de littérature comparée

Le 28 juin dernier, inaugurant en tant que doyen la seizième législature de la Ve République, le député RN des Bouches-du-Rhône, José Gonzalez (79 ans) a déclaré son attachement à son pays natal de l’autre rive de la Méditerranée en évoquant ce qui resterait « une France d’ailleurs » (sic), autrement dit les départements français que l’Algérie constituait jusqu’en 1962. Il faut prendre au sérieux ces propos pour comprendre comment la poursuite aujourd’hui d’une guerre d’Algérie dans l’espace national, favorise une sournoise ethnicisation des questions sociales.

Bien qu’il fasse référence à La Gangrène et l’oubli, l’ouvrage clé de Benjamin Stora paru il y a trente-deux ans[1], ce texte a été déclenché par le nombre des 89 députés du RN (Rassemblement national) élus aux dernières législatives de juin 2022. Leur présence en cette quantité à l’Assemblée nationale confirmait le fort ancrage de l’extrême droite dans la société française en dépit de la défaite de Marine Le Pen aux présidentielles un mois auparavant. Cela a été dit et amplement analysé. On sait également que, depuis les années 1990, des partis européens d’extrême droite effectuent un patient toilettage pour chasser les mauvaises images de leurs engagements ou de leurs compromissions durant la seconde guerre mondiale.

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Le MSI-DN (Mouvement social italien – Droite nationale) avait ouvert la voie en 1995 en se rebaptisant Alliance nationale ; le Front national français, devenant Rassemblement national en 2018, a lui-même entamé à l’initiative de Marine Le Pen qui le préside depuis 2011 sa « dédiabolisation », dénomination qui lui est désormais étroitement associée jusqu’à avoir sa page Wikipédia. À ce titre, comme l’analyse Nonna Mayer, il s’est agi pour la fille de prendre ses distances vis-à-vis d’un père, Jean-Marie Le Pen, trop marqué par une longue tradition antiparlementaire et antisémite. Tout cela a à voir avec des questions de mémoire cruciales non seulement pour la lecture du passé mais pour la tenue de l’avenir.

Se refaire une image a ainsi demandé de masquer ou d’écarter une partie des éléments historiques sur lesquels le parti s’était élevé. Toutefois, il est un des piliers de l’extrême droite française agrégée au RN qui n’est et ne sera pas remis en question et s’en trouve même renforcé : c’est le rapport mémoriel à la guerre d’Algérie et à ses suites. Ce rapport mémoriel n’ouvre pas, on s’en doute, sur la perspective d’une réconciliation entre les parties prenantes de ces huit années d’affrontement et de ces cent-trente années de colonisation. Bien au contraire, il est un levier – allant à contre-courant de la tendance dominante aux rapprochements mémoriels – pour développer un autre rapport à ce passé avec des valeurs et une pragmatique différentes.

C’est ce que, dans le décor du Palais Bourbon, rappelle José Gonzalez (79 ans), député RN des Bouches-du-Rhône, quand il déclare son attachement à son pays natal de l’autre rive de la Méditerranée. Pour lui, indéfectiblement, cette terre reste « une France d’ailleurs » (sic), autrement dit les départements français que l’Algérie constituait jusqu’en 1962. Ce faisant, il pousse la provocation jusqu’à estimer qu’il n’était pas là pour juger l’OAS, autrement dit ce mouvement terroriste se réclamant de la France coloniale. C’était le 28 juin dernier, en inaugurant en tant que doyen de l’Assemblée nationale la seizième législature.

Nous sommes ici face à un double phénomène qui, interagissant dans l’économie des représentations mémorielles, conditionne les relations normatives et émotionnelles que nous entretenons avec ce passé et son histoire.

D’une part, on assiste à l’évolution populiste d’un parti qui travaille à ne plus être associé ni au fascisme, ni au nazisme, ni au racisme biologique. Il montre ainsi que ses positions ne contredisent pas les normes morales dominantes en démocratie, tout en recevant les dividendes d’un brouillage idéologique qu’analyse en détail Philippe Corcuff[2]. La meilleure carte que joue le RN est alors d’apparaître comme un repère stable, fiable et accueillant dans un paysage miné par le désenchantement.

On pourrait même imaginer que Marine Le Pen ou des cadres du RN, profitant de la disparition des derniers rescapés, effectuent un voyage à Auschwitz.

D’autre part, il s’agit d’œuvrer pour la préservation du « tropisme mémoriel algérianiste[3] », pour reprendre l’expression de Nicolas Lebourg, en l’actualisant en modèle politique de telle façon que des populations non ou peu concernées par ce passé, mais touchées de plein fouet par la précarité et les incertitudes, se retrouvent dans la véhémence d’un discours populiste qui fait de la protection contre les réfugiés et l’Islam (indexé à ses orientations les plus radicales) un de ses points forts. Pour cela, il suffit de se servir de la vieille recette tant de fois éprouvée du ressentiment – j’y reviens plus bas.

Côté brouillage. Avec pour priorité de rejeter l’antisémitisme hors de la scène frontiste, on comprendra que le négationnisme et ses connexions avec l’islamisme soient devenus incompatibles avec les lignes du RN. On pourrait même imaginer – en faisant un peu de mémoire fiction plutôt que l’habituelle politique fiction –, que Marine Le Pen ou des cadres du RN, profitant de la disparition des derniers rescapés, effectuent un voyage à Auschwitz, alors que le père fondateur voyait dans les chambres à gaz un « détail » de l’histoire. Pourquoi pas. Ce que l’on entend trop simplement par « mémoire collective[4] » se prête tout à fait, bien qu’à son insu, tantôt au détournement, tantôt au retournement des arguments, des thématiques et des valeurs morales qui lui sont communément associées.

Détournement. Il faut rappeler que pendant sept ans, de 2013 à 2020, le Centre d’art contemporain de la municipalité d’extrême droite de Perpignan a porté, à l’initiative de celle-ci, le nom de Walter Benjamin, philosophe persécuté par les nazis s’étant suicidé à Port Bou en septembre 1940. Cédant à diverses pressions, notamment d’une tribune dans Le Monde du 30 juin 2020, Louis Aliot, maire de la ville, a fini par retirer ce nom de l’institution. S’il y avait initialement là une stratégie visant à occuper une place sur l’échiquier culturel, il ne s’agissait certainement pas de risquer de ternir à nouveau son image.

Retournement. Je mentionnerai rapidement le fait, ayant déjà trop défrayé la chronique, qu’Éric Zemmour se soit mis à plaider la cause de Pétain en l’habillant en protecteur des Juifs sous l’Occupation, ressortant la thèse éculée du « glaive et du bouclier ». Bien sûr, il y a là de l’outrance très facilement démontable historiquement. Mais cela est à interpréter comme un signe de ce qu’il est aujourd’hui possible de produire comme énoncé contre-historique sur la scène publique et l’on aurait même tout intérêt à y voir, mutatis mutandis, un équivalent contemporain des déclarations d’un Faurisson ou d’un Darquier de Pellepoix, il y a plus de quarante ans.

Côté « tropisme algérianiste ». On a bien affaire à l’élaboration d’une contre-mémoire qui a permis à une partie des rapatriés de construire leurs communautés imaginées (celle des pieds-noirs, celle des harkis) sur le fond de violences réelles, certes subies pendant la guerre et la fatidique année 1962, mais aussi commises à divers niveaux réels et symboliques sur toute l’épaisseur d’une histoire coloniale de plus d’un siècle. Sans conteste, il s’agissait pour eux d’une perte qui, déjà irrémédiable, s’est trouvée aggravée par un mépris généralisé de la part de la société française ne se diluant que tardivement.

Le sentiment de dépossession qu’éprouve tout exilé pour sa terre abandonnée de force devient un terreau réactionnaire d’une grande fertilité quand, de surcroît, la terre abandonnée et la terre d’accueil ont participé de la même nationalité. C’est bien ce qu’a réaffirmé José Gonzalez le 28 juin 2022 avec une assertion qui n’invite à aucun compromis. On a certainement trop dénié – parce qu’elle n’était pas bien-pensante – l’importance de la « transmission mémorielle du conflit dans le champ de l’extrême droite[5] ». Alors que, précisément dans ce champ, la « question algérienne » demeure l’objet intangible d’un « devoir de mémoire » militant qui, régulièrement actualisé, reste un impensé pour les analystes de ladite formule aussi bien que pour ses détracteurs.

Que le devoir de mémoire soit devenu un « lieu commun » est une chose, au sens où son usage répétitif provoque l’érosion de sa pertinence initiale, mais il n’existe pas moins comme lieu partagé (commun) où les personnes concernées se retrouvent d’autant plus que le ressentiment les renforce et les soude. Quand une mémoire est, avec un esprit militant, investie comme un impératif politique, bien plus que moral, on ne transige pas sur le devoir qui la porte. Le ressentiment fonctionne ici non seulement comme conséquence d’un tort subi impunément causant rancœur, désir de vengeance, animosité, rancune, amertume, mais aussi comme un véritable dispositif idéologique et, en l’occurrence, mémoriel qui génère des discours très argumentés et des visions du monde très construites.

Et si ce dispositif a une dimension morale, celle-ci s’exerce à travers un renversement des valeurs que Nietzsche avait mis en avant, formant le matériau idéologique des nationalismes de telle façon, explique Marc Angenot, qu’« aucune attitude ne peut satisfaire l’idéologie de ressentiment laquelle ne cherche qu’à retrouver en toutes circonstances des preuves de la malveillance des autres à son endroit[6]. » On ne dialogue pas avec ce que représente « José Gonzalez ». Allant de pair avec le désenchantement, le ressentiment fait s’élever ceux qui l’éprouvent contre tout ce que propose et exprime une mémoire portée par les valeurs humanistes d’une réparation et d’une reconnaissance qui se négocient. Or cette reconfiguration du passé par le ressentiment comme dispositif mémoriel est par trop négligée.

De surcroît, à côté des raisons d’ordre structurel de ce point aveugle, une autre n’a-t-elle pas tenu à une focalisation trop exclusive sur Vichy, la seconde guerre mondiale, voire le tournant « 68 » ? Piste de réflexion que l’on ne peut plus négliger, même si elle est délicate à traiter. Ce n’est pas moi qui avance cette hypothèse, mais Benjamin Stora dans La Gangrène et l’oubli. « Le souvenir conflictuel et chargé d’angoisse de l’Occupation, mêlé aux espoirs en forme de rêves du mouvement de mai 1968, recouvre donc momentanément la signification de la guerre d’Algérie[7] », estime-t-il en portant un regard rétrospectif depuis les années 1990 durant lesquelles il rédige son ouvrage. C’est tout son chapitre 16 que j’engage à relire et à méditer, car cela concerne plusieurs strates du rapport de la France à son histoire.

Certes, va-t-on me dire, depuis cet ouvrage, la conscience de la guerre d’Algérie s’est développée sur une scène publique nourrie par d’importants travaux scientifiques et quantité d’œuvres littéraires, cinématographiques et théâtrales dont certaines sont d’une remarquable justesse. Les huit années sont officiellement devenues une « guerre » le 18 octobre 1999, mettant fin à quarante et un ans où tout le monde, politiques compris, avait progressivement fini par en parler comme telle sans que ce fût une dénomination reconnue par l’État même qui l’avait menée.

La mémoire de la guerre d’Algérie, en son sens le plus digne, ne sait pas dialoguer avec la mémoire de ressentiment propre à l’extrême-droite.

Aussi riche qu’hétérogène, cette scène rassemble des acteurs autour de valeurs communes et d’un discours d’équité exprimant une volonté de reconnaissance, de résolution et, bien que très discutée et régulièrement contestée, de réconciliation – c’est-à-dire tout ce que rejette la contre-mémoire de la guerre d’Algérie, y compris l’In varietate concordia [unie dans la diversité – ndlr] dont cette scène partage la devise avec l’Union européenne que le RN, évidemment, dénigre.

Pourtant c’est une scène qui, malgré toutes ses bonnes volontés, fait écran à cette « contre-mémoire » qu’elle ne parvient pas, y compris dans les vifs débats qui l’animent, à vraiment cerner et dialectiser. La mémoire, telle qu’on l’entend en son sens le plus digne, de la guerre d’Algérie ne sait pas dialoguer avec cette mémoire de ressentiment. Celle-ci s’en trouverait même consolidée du fait que le discours mémoriel actuel, fort de ses valeurs irréprochables de justice et de respect de l’autre, conçoit difficilement que des rapports autres au passé, avec d’autres valeurs et d’autres codes, savent fournir à une communauté le substrat de son identité.

Il n’est d’ailleurs pas anodin que la tombe de Raoul Salan soit la plus visitée du cimetière de Vichy[8]. Sur la pierre tombale, à côté du marbre qui le célèbre en héros de 1914-1918 – là aussi l’imaginaire de cette guerre joue un rôle –, on peut lire une plaque avec : « Au général Salan. Les Français d’Algérie reconnaissants » et, sur une autre, un long éloge dont on peut retenir : « Le général Salan qui a su dire non à tous les abandons […] ».

Nulle intention ici, telle la girouette, de se détourner des questions centrales et fondatrices, aussi bien pour le devenir national qu’européen, que sont nos rapports aux guerres mondiales, au totalitarisme et à la mémoire de la destruction des Juifs d’Europe. Il s’agirait plutôt de les comprendre en y incluant une réflexion exigeante sur ces mémoires autres parmi lesquelles, pour la France, celle de la guerre d’Algérie occupe une fonction structurante qui ne peut seulement se comprendre en tant que « concurrence des victimes », ni se résoudre en termes de réparation. Car sa forme est mouvante et plus habile qu’une mémoire dont les modes d’expression sont standardisés à l’extrême aux niveaux aussi bien politiques que culturels.

Diversifiant ses formes de résurgence et d’expression, cette mémoire a pris un autre tournant en s’adaptant à des enjeux qui ne cessent d’être contemporains, œuvrant certes à la nouvelle image « positive » de l’extrême droite, mais allant au-delà. À ce titre, elle a su retourner les arguments de la réconciliation et de la réparation (déjà réfutés par Sarkozy de son temps) en évitant de contester frontalement les fondamentaux des droits de l’homme.

Se ressaisissant du rapport de la France – en tant que population, société et culture – à l’Islam et aux réfugiés, l’extrême droite et, par extension, la pensée ultraconservatrice ont fait en sorte d’être identifiées, non plus à des traditions racistes, donc connotées négativement, mais à un bouclier contre ceux qu’elles présentent, à travers le prisme de l’expérience algérienne, comme les deux périls intérieurs de l’Occident. Rétrospectivement, on ne peut s’étonner qu’à la suite des attentats de 2015, Zemmour affirme sur LCI, le 12 septembre 2016, que « nous sommes dans la revanche de la guerre d’Algérie[9] ».

Avec la crise des banlieues et dès le 11 Septembre, il a été facile de jouer la carte d’une ségrégation qui, convenant tout à fait au Front national de l’époque, qualifiait les « quartiers » de « territoires perdus de la République », expression, faut-il le rappeler, qui vient du titre d’un recueil édité en 2002, sous le pseudonyme d’Emmanuel Brenner, par Georges Bensoussan longtemps rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah – histoire d’ajouter au trouble dans les repères que le modèle complotiste du « Grand remplacement » lancé par Renaud Camus en 2010 a évidemment renforcé.

Depuis des décennies, l’immigration et les générations nées de celle-ci sont ainsi perçues dans leur globalité comme un danger fantasmé – le pire, car le réel ne le dément pas – de la poursuite d’une guerre d’Algérie dans l’espace national, favorisant par là même une sournoise ethnicisation des questions sociales. Alors le colonial, sous le signe de la domination, a été relayé par le postcolonial, cette fois sous le signe de la stigmatisation – résultat : l’ennemi reste le même.


[1] Benjamin Stora, 1999, La Gangrène et l’oubli. La mémoire de la guerre d’Algérie, Paris, La découverte.

[2] Philippe Corcuff, La Grande confusion. Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées, Paris, Textuel, 2020.

[3] Nicolas Lebourg, « La guerre d’Algérie et les extrêmes droites : six décennies de “contre-terrorisme” ? », in Giulia Fabbiano & Abderahmen Moumen (dirs), Algérie coloniale. Traces, mémoires et transmission, Paris, Le Cavalier bleu éditions, 2022, p. 123-145, ici p. 135.

[4] Voir mon analyse de la « mémoire collective » comme dispositif surdéterminé par les discours normatifs tenus en son nom (Philippe Mesnard, Paradoxes de la mémoire. Essai sur la condition mémorielle contemporaine, Lormont, Le Bord de l’eau, 2021).

[5] Nicolas Lebourg, « La guerre d’Algérie et les extrêmes droites », op. cit., p. 137.

[6] Marc Angenot, « Le ressentiment : raisonnement, pathos, idéologie », in Michael Rinn, L’Usage des passions dans la langue, Rennes, PUR, 2008, p. 83-97, respectivement p. 89 et 91.

[7] Benjamin Stora, La Gangrène et l’oubli, op. cit., p. 226.

[8] Audrey Mallet, « La tombe de Raoul Salan – Vichy », Mémoire en jeu, n° 15-16, 2022, p. 69-70.

[9] Cité par Nicolas Lebourg, « La guerre d’Algérie et les extrêmes droites », op. cit., p. 139

Philippe Mesnard

Professeur de littérature comparée, Université Clermont Auvergne

Mots-clés

Mémoire

Notes

[1] Benjamin Stora, 1999, La Gangrène et l’oubli. La mémoire de la guerre d’Algérie, Paris, La découverte.

[2] Philippe Corcuff, La Grande confusion. Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées, Paris, Textuel, 2020.

[3] Nicolas Lebourg, « La guerre d’Algérie et les extrêmes droites : six décennies de “contre-terrorisme” ? », in Giulia Fabbiano & Abderahmen Moumen (dirs), Algérie coloniale. Traces, mémoires et transmission, Paris, Le Cavalier bleu éditions, 2022, p. 123-145, ici p. 135.

[4] Voir mon analyse de la « mémoire collective » comme dispositif surdéterminé par les discours normatifs tenus en son nom (Philippe Mesnard, Paradoxes de la mémoire. Essai sur la condition mémorielle contemporaine, Lormont, Le Bord de l’eau, 2021).

[5] Nicolas Lebourg, « La guerre d’Algérie et les extrêmes droites », op. cit., p. 137.

[6] Marc Angenot, « Le ressentiment : raisonnement, pathos, idéologie », in Michael Rinn, L’Usage des passions dans la langue, Rennes, PUR, 2008, p. 83-97, respectivement p. 89 et 91.

[7] Benjamin Stora, La Gangrène et l’oubli, op. cit., p. 226.

[8] Audrey Mallet, « La tombe de Raoul Salan – Vichy », Mémoire en jeu, n° 15-16, 2022, p. 69-70.

[9] Cité par Nicolas Lebourg, « La guerre d’Algérie et les extrêmes droites », op. cit., p. 139