Que savons-nous de la guerre (en Ukraine) ?
Une année entière s’est écoulée depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et il est frappant de constater à quel point nous semblons en savoir peu sur cette guerre. On parle maintenant d’une certaine lassitude des deux côtés qui pourrait conduire à un règlement négocié. Cependant, la récente visite de Joe Biden à Kiev et les promesses de soutien matériel, sous la forme de chars occidentaux, par exemple, suggèrent tout le contraire, tout comme la crainte d’une offensive de printemps de la part d’une armée russe qui n’a fait que commencer à exploiter ses éventuelles réserves de main-d’œuvre et sa capacité technique de destruction.

Face à cette incertitude, les analystes ne sont pas d’un grand secours. Rares sont ceux qui ont prédit la guerre, et la stratégie de Poutine et ses objectifs de guerre, par exemple, ont été principalement extrapolés à partir de la série d’événements imprévisibles qui se sont produits. Il n’est pas surprenant que les opinions varient énormément sur ce qu’il convient de faire face à la situation.
Pour les observateurs, le sentiment d’impuissance est aggravé par l’optimisme sans équivoque avec lequel la guerre est rapportée. Des articles d’opinion prédisant l’effondrement imminent de l’effort de guerre russe sont apparus régulièrement dans les médias l’année dernière. Cette image positive confirme notre conviction que la détermination du peuple ukrainien ne pourra jamais être écrasée et que l’Occident ne peut pas être confronté à une menace réelle, voire croissante, de la part d’une Russie vraisemblablement malavisée dans cette guerre lointaine. Les écrans de télévision russes, sans aucun doute, renforcent des idées différentes. Il serait faux de suggérer que le cadrage de la guerre des deux côtés est entièrement dû à une simple manipulation cynique et formelle du message public. Il ne peut pas non plus s’agir uniquement d’un « biais de confirmation » involontaire et généralisé. Mais, quel que soit l’équilibre dans chaque ca