Y a-t-il des « camps » dans cette guerre ? – Ukraine : le temps des doutes 1/2
«Pourvu qu’ils tiennent ! – Qui ça ? – Les civils ! » murmuraient, dans leurs tranchées, les Poilus de 1914-1918. Soumis à pareille épreuve, les combattants ukrainiens résistants à l’invasion russe se posent les mêmes questions. Ils pensent surtout à leurs alliés, dont les jeunes hommes ne sont pas sur le front (contrairement aux anglo-américains, italiens et russes, alliés des français dans la Première Guerre mondiale).

De ce point de vue, la tragédie de Gaza (les crimes terroristes du Hamas comme le crime israélien du blocus et du bombardement de la zone) et la réaction unilatéralement pro-israélienne des alliés de l’Ukraine sont un coup terrible porté au soutien à l’Ukraine luttant pour la libération de son territoire. L’Ukraine est « sortie des radars » de la presse mondiale, les neutres sont encore plus réticents à suivre les consignes d’un Occident accusé avec raison d’un « deux poids deux mesures » (ce qui n’excuse évidemment pas ceux qui en profitent pour ne prendre aucune mesure).
En fait, depuis le lancement raté, début juin, de la contre-offensive ukrainienne, les choses ont évolué cet été et ce début d’automne, sur tous les fronts, y compris diplomatiques. Adaptant leur tactique aux formidables lignes de défenses tracées par l’occupant russe, les Ukrainiens ont réussi quelques percées, et en même temps se sont fait critiquer par des voix militaires anonymes de leur principal allié, les USA. La Russie a subi une érosion de ses soutiens internationaux, en même temps qu’elle radicalisait son propre « camp », celui des dictatures, mais sans faire sortir les « neutres » de leur prudence. Et la guerre aérienne s’est généralisée, avec son cortège de victimes civiles.
Par où commencer ? Peut-être par cette question des « camps ».
On appelle « campiste » la position de ceux qui choisissent de soutenir l’agression de la Russie sur l’Ukraine, non en fonction du fait lui-même, mais de leur propre appartenance à un « camp », en général « le camp opposé à l’