Législatives 2024 : un avertissement sans frais
L’échec de l’extrême droite, au second tour des élections législatives, est à la fois porteur d’espoir et lourd de menaces. Oui, première force au sortir des élections européennes, le RN se retrouve troisième juste un mois plus tard, dans un quasi – referendum à la question unique « voulez-vous que l’extrême droite gouverne la France ? » La réponse, écrasante, est : Non ! Il n’empêche que chaque année le vote RN progresse. Nous venons de vivre le dernier avertissement sans frais, et rien ne serait plus dangereux que de l’oublier.

Une marée très inquiétante
Aux élections européennes 2019, avec déjà une participation en hausse, le RN a obtenu 23,3 % des voix. L’ensemble de l’extrême droite nationaliste (ce que dans un précédent article de AOC je rattache au courant international du « national-capitalisme autoritaire, le NaCA ») regroupait déjà plus d’un tiers des voix, le centre un peu moins, la gauche encore moins mais les trois pôles s’équilibraient. Le 9 juin 2024, les listes RN et Reconquête totalisaient 37 % des voix, la gauche (Verts compris) restait stable à 32 %, tandis que le centre semblait en perdition (14 %). Avec une participation encore en hausse, ce résultat marque l’expression la plus précise et réelle du rapport des forces au début du mois dernier. Au plan international, je parlais de « semi -victoire de Poutine » et, de fait le groupe RN a formé avec le parti hongrois, du très illibéral et très poutinien Orban, le troisième groupe du Parlement européen.
Le premier tour des législatives, trois semaines plus tard, donne une nouvelle évaluation, avec une participation encore en hausse, mais distordue par l’existence de bastions, de primes de notoriété aux sortants. Cette distorsion s’est révélée dans le détail avoir peu fonctionné : des élus bien implantés ont été balayés par de parfaits inconnus affichant simplement les portraits de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Cette fois, le RN, ayant phagocyté une partie du vieux parti de droite (Les R