L’IA au service de l’État de droit pour le développement
Selon le World Justice Project, 5,1 milliards de personnes, soit les deux tiers de la population mondiale, n’ont pas accès à la justice. Ce « déficit de justice » est particulièrement aigu dans les pays en développement, où les systèmes juridiques sont souvent confrontés à des retards dans le traitement des affaires, à la corruption et à un manque de transparence. Il est essentiel de pallier cette insuffisance pour atteindre les objectifs de développement durable.
Le rôle du droit dans le développement durable
Heureusement, comme dans de nombreux domaines économiques et sociaux, l’intelligence artificielle a un potentiel de transformation pour rendre les systèmes juridiques du monde entier plus accessibles au public. Si elle est mise en œuvre judicieusement, l’IA peut relever certains des défis considérables auxquels sont confrontés de nombreux systèmes juridiques tout en garantissant les principes de l’État de droit tels que la protection des droits de l’homme, l’accès à une procédure équitable et l’application des décisions judiciaires.

Au niveau le plus élémentaire, le droit fixe les règles du jeu de l’activité économique et protège les citoyens contre les ingérences arbitraires dans leur liberté et leur propriété. En instaurant des droits de propriété, un système de contrats et un système fiable de résolution des conflits et d’exécution forcée, la loi permet aux particuliers et aux entreprises de réaliser des transactions en toute confiance. Ces éléments de base favorisent l’innovation et la bonne coopération créant de l’emploi et de la productivité dans l’ensemble de l’économie. Les économistes du développement affirment depuis des décennies que les difficultés à garantir la présence d’un système juridique stable, prévisible et efficace constituent un obstacle majeur à la croissance. Par exemple, le lauréat du prix Nobel d’économie Douglass North est allé jusqu’à affirmer que l’absence de contrats exécutoires est « la source la plus importante de la s