Comment la Corée du Sud domine l’esport
La sentence a été une fois de plus irrévocable. À l’issue des championnats du monde 2024 du jeu vidéo League of Legends, une équipe sud-coréenne l’a encore emporté. « Encore » car en quatorze éditions, les équipes de Corée du Sud ont décroché neuf fois le trophée façonné par les artisans de la célèbre marque de joaillerie Tiffany & Co.

Et cette fois-ci « encore », T1 et sa super star Lee « Faker » Sang-hyeok se sont couverts de gloire après une finale dantesque les opposants le 2 novembre à Bilibili Gaming, une équipe chinoise. League of Legends est un esport qui se joue à cinq contre cinq et à la fin, c’est la Corée du Sud et Faker qui l’emportent.
Les « Worlds » ont beau être la plus prisée des compétitions internationales de la planète esport, le petit État asiatique se taille la part du lion. Et ce succès ne résume pas seulement à League of Legends. Lim « BoxeR » Yo Hwan est considéré comme le meilleur joueur de l’histoire du jeu de stratégie Starcraft. Sur le jeu de tir Overwatch, les joueurs coréens ont outrageusement dominé la scène compétitive. Inutile de multiplier les exemples à l’excès : si la Nouvelle-Zélande forme l’élite du rugby et le Brésil celle du football, ce petit bout d’Asie assoit sa domination sur l’esport depuis sa professionnalisation. Tout sauf un hasard.
Une société tournée vers la tech
Chercher comment un État six fois plus petit que la France domine un secteur regroupant trois milliards de joueurs demande un saut en arrière. Rembobinons. De 1950 à 1953, une guerre éclate entre le Nord du pays, soutenu par l’URSS, et le Sud, aidé par les États-Unis. La paix signée, le Sud laisse place à une dictature en piteux état. Son PIB est alors l’un des plus bas du monde. Le pays se redresse progressivement par le biais de l’aide américaine et une politique protectionniste, qui lui permet de développer et de faire grandir ses entreprises. En grossissant, ces conglomérats familiaux prennent le nom de chaebol. Ces sociétés tentaculaires sout