Anne-Marie Garat

Écrivaine
Anne-Marie Garat a enseigné la littérature et le cinéma en lycées. Elle est l’auteure de plus d’une vingtaine de romans, récits, essais, et a reçu, entre autres prix, le Prix Femina et le Renaudot Lycéens en 1992 pour Aden (Actes Sud).
En guise d’autoportrait :
Née en 1946 à Bordeaux, département de la Gironde, elle descend de forestiers du Béarn, de vignerons du Médoc et d’une paysanne valaisanne, annexée à la famille par un détour romanesque de la Grande guerre.

Sa naissance dans un quartier ouvrier des Chartrons, rues basses d’échoppes, le paysage d’estuaire de la Gironde, ses vases et ses îles, son horizon atlantique ; la machine à coudre Singer de sa mère et l’appareil photo de son père, un Voigtländer à soufflet, sont les principaux motifs autobiographiques de son œuvre.

Marquée par l’héritage de la mémoire familiale, que traversent les deux guerres mondiales, son origine lui inspire un sentiment de rupture intime, qu’elle traduit par les figures de l’absence et du crime, où dominent les fantômes d’un passé qui ne passe pas. Souvent présentes dans ses romans, les images de la photographie et du cinéma, et celles de la peinture liées à celles du langage littéraire, y désignent, derrière les illusions du visible, la réalité des formes imaginaires qui voisinent au quotidien; d’ailleurs, elle a longtemps écrit dans sa cuisine, qui constitue à ses yeux un petit laboratoire existentiel. Couture, cuisine, écriture sont des activités analogues, pour peu qu’on chausse ses lunettes et affûte ses petits couteaux..

Elle revendique la fiction comme représentation vraie, elle incline à penser que la littérature n’a pas de sexe mais un genre (très humain) et qu’elle est plus que jamais un art de l’inquiétude, propre à la connaissance de soi et du monde. Son style emprunte autant au registre de la poésie que du réalisme, pour être grave son ton n’est pas exempt d’un certain humour, dont elle craint qu’il soit peu manifeste, mais elle ne désespère pas.
Elle milite en divers lieux pour la lecture des œuvres littéraires, convaincue que le capital imaginaire est un bien sans pareil, et sa transmission une question politique. Ayant tenté une fois une année sabbatique pour se consacrer exclusivement à écrire, cette expérience stérile l’a convaincue qu’écrire est un rapt, non un état ou un métier..

Elle en a conclu que les acrobaties mentales pour rendre compatibles profession, enfants et passions amoureuses lui étaient un exercice salubre. Par ailleurs, elle aime planter des arbres, les nuages, marcher, le vin, le chocolat, peindre (les murs des maisons) et exagérer..

Cette citation lui semble assez bien définir son activité d’écrivain : … de toute évidence ce devait être quelque chose de très simple la chose la plus simple et la plus impossible du monde; comme le serait par exemple la description de la forme exacte d’un nuage. (Joseph Conrad, Lord Jim).

 

Ses publications dans AOC

28 avril 2020
17 janvier 2020
23 septembre 2018

Fiction

Bergère

Par

La bergère de Mlle Avril, actrice de la grande époque, lui venait de sa grand-mère. Un brocanteur, lui-même arrivé de Hongrie, récupère le fauteuil. Grâce à quoi la narratrice l'acquiert. Jambe cassée, elle y... lire plus