Quand la peinture sort de sa toile : Art & Language à Montsoreau
Dans le bien nommé « triangle d’or viticole », dont deux des côtés seraient les AOC Bourgueil et Saumur, et l’hypoténuse Chinon, se dresse le fameux château de Montsoreau. Parmi les premières demeures de la Renaissance, entre forteresse et habitation domestique d’agrément, cette architecture devient célèbre grâce à l’écrivain Alexandre Dumas et à son héroïne Diane de Méridor, dite la Dame de Monsoreau, dans un feuilleton romanesque (1845-46) de plus de mille pages. Les pieds dans l’eau, cette bâtisse se dresse au confluent de la Loire et de la Vienne, dans un paysage de carte postale éminemment touristique. Le public y vient en nombre a priori davantage pour déambuler entre les vieilles pierres en tuffeau – le château est mitoyen d’un des plus beaux villages de France, Candes-Saint-Martin, et proche de l’abbaye de Fontevraud – que pour l’art contemporain.

Art & Language ou la stratégie de l’Alien
Une fois passé le seuil de l’entrée, une première salle donne le ton. Le premier élément qui frappe est la couleur des murs. Du blanc, et non pas du jaune calcaire propre au tuffeau, recouvre toutes les parois. Ce blanc semble neutraliser tous les espaces de monstration et renvoyer le visiteur à l’espace générique de la galerie d’art contemporain. « Cela donne à cet espace une présence qui est le propre des espaces où les conventions sont préservées par la répétition d’un système de valeurs clos. Quelq