Déclarer son nom – sur Le Neveu d’Anchise de Maryline Desbiolles
On se souvient d’Anchise chez Virgile, père boiteux que son fils, fuyant Troie, emportait sur son dos avant de l’enterrer en Sicile, où l’honoreraient chaque année les fêtes funéraires décrites au chant V de l’Énéide. On se souvient aussi, peut-être, de l’Anchise de Maryline Desbiolles, héros d’un court roman couronné par le prix Femina à la toute fin d’un millénaire qui nous semble aujourd’hui étonnamment lointain… c’était en 1999 (cette année-là, Jean Echenoz recevait le prix Goncourt pour Je m’en vais, et on se rappelle, en passant, avec un peu d’émotion, le sourire de Jérôme Lindon à la réception que donnèrent les Éditions de Minuit pour fêter l’événement).

Maryline Desbiolles était alors peu connue, et son Anchise gardait de l’Italie virgilienne quelque chose d’abrasif, une identité de sud et de feu vif : elle racontait l’histoire d’un deuil impossible, celui d’un homme qui choisit de s’immoler, longtemps après le décès de sa femme, son grand amour, Blanche, sens perdu dès la jeunesse de sa vie d’apiculteur un peu à part. Anchise était un livre de paysages et de passion, ancré dans la terre presque violente de l’arrière-pays niçois, un es...
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